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Lactalis : « une solution potentielle pour chaque exploitation » selon l’Unell


AFP le 05/02/2025 à 13:45

« Une solution potentielle a été identifiée pour chacun » des 272 éleveurs dont le groupe Lactalis a décidé de rompre le contrat de fourniture de lait, a annoncé mardi Yohann Serreau, président de l'Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (Unell).

En septembre, a rappelé M. Serreau lors d’un point de presse, « Lactalis nous a annoncé la rupture brutale de 272 contrats de producteurs sur deux zones : le sud-Pays de Loire et l’est de la France ». Les premiers courriers de résiliation ont été envoyés courant janvier.

Mi-janvier, le groupe laitier a décidé de repousser au 31 juillet 2026 l’application de cette rupture de contrat, en annonçant un délai de 18 mois au lieu des 12 mois initialement prévus, a précisé le patron de l’Unell, association de producteurs qui représente 60 % de la collecte de lait de Lactalis en France.

« Il y a une vingtaine de laiteries qui sont intéressées pour reprendre les producteurs », a-t-il dit. « Ces solutions ont été présentées de manière collective aux producteurs lors de cinq réunions fin janvier, dont deux réunions dans l’ouest et trois réunions dans l’est », a-t-il détaillé.

« Cela a permis notamment d’apaiser les producteurs face à ce cataclysme et à la méthode choisie par le groupe Lactalis », a souligné M. Serreau, en estimant que cette opération « offre aujourd’hui de la visibilité et de l’espoir aux producteurs ».

« Notre objectif, c’est pour une grande majorité d’entre eux que (ces solutions) soient finalisées avant l’été. Les courriers de résiliation ont été envoyés la semaine dernière, les producteurs ont encore un petit peu de temps puisque les premières résiliations sont au 31 juillet 2026, ça nous laisse encore 18 mois pour concrétiser de nouveaux débouchés pour les producteurs », a-t-il expliqué.

La multinationale Lactalis (marques Président, Lactel, Galbani), qui revendique le titre de premier groupe laitier mondial, avait annoncé en septembre qu’elle allait réduire progressivement de près de 9 % ses volumes collectés en France, soit 450 millions de litres de lait, dans l’optique de mieux payer chaque tonne.

Pas d’indemnisation

Jusqu’à présent, les producteurs n’ont pas réussi à obtenir d’indemnisation auprès de Lactalis, alors que ce changement de groupe de collecte risque d’entraîner pour eux des frais de changement d’équipement, a signalé l’Unell.

« Lactalis refuse d’ouvrir une discussion avec l’Unell sur une indemnisation collective des producteurs. Le groupe Lactalis considère que tous les producteurs qui auront trouvé une solution ne vont pas subir de préjudice », a déploré l’Unell, pour qui « Lactalis ne fait preuve d’aucune considération envers les producteurs ».

Réagissant auprès de l’AFP, le groupe laitier a dit privilégier « une approche individualisée, aucune situation n’étant identique à l’autre, plutôt qu’une approche collective ». « Dans les situations où des fragilités demeurent, Lactalis reste mobilisé pour qu’une solution durable et adaptée à chacun soit trouvée », a assuré le groupe.

Lactalis s’est par ailleurs félicité du travail du cabinet indépendant mandaté par l’Unell pour l’accompagnement des producteurs, « recommandé et financé par le groupe ». « Une nouvelle phase s’ouvre désormais pour concrétiser les solutions présentées aux producteurs », a ajouté l’entreprise.