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L’Agence bio menacée de disparition


AFP le 20/01/2025 à 13:55
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L'Agence bio est l'interlocuteur des 60 000 fermes bio en France. (© Jerome - stock.adobe.com)

Menacée d'être supprimée après le vote d'un amendement de la droite sénatoriale, l'Agence bio dénonce une attaque en règle « contre la transition alimentaire et agricole » au profit d'une « économie de bouts de chandelles » pour le budget de l'agriculture.

« Cette suppression, voulue par la droite sénatoriale et à laquelle ne s’est pas opposée la ministre de l’agriculture, serait un coup très dur : c’est la transition alimentaire et agricole qu’on assassine », a réagi auprès de l’AFP Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio.

Durant l’examen au Sénat de la mission budgétaire dédiée à l’agriculture vendredi soir, la chambre haute a voté pour supprimer les crédits de l’Agence bio, estimant que ses missions pouvaient être reprises par d’autres opérateurs comme l’établissement public FranceAgriMer, « ou réinternalisées par les services du ministère de l’agriculture ».

La proposition, initiée par la droite sénatoriale, a reçu un accueil bienveillant de la ministre Annie Genevard, qui a rendu un « avis de sagesse », ni favorable ni défavorable, à cette mesure. L’idée est « pertinente », a-t-elle affirmé, mais « nous devons d’abord travailler avec les acteurs pour rendre cette proposition opérationnelle ». « En ces périodes de difficulté budgétaire, personne ne peut être contre l’idée de rationaliser la dépense publique », a-t-elle ajouté, suscitant l’ire de la gauche.

Pour son président Jean Verdier, l’Agence bio, plateforme nationale chargée de la promotion et du développement du bio, assure « trois missions » spécifiques « difficilement transférables »: un « observatoire du marché », la « communication et pédagogie à destination du public », et la « structuration des filières au travers du Fonds Avenir bio, doté de 18 millions d’euros ».

Remettre les dossiers « entre les mains de fonctionnaires non spécialistes de la bio, c’est un peu comme si vous aviez rendez-vous avec un cardiologue pour une opération à cœur ouvert et que finalement vous vous fassiez opérer par un généraliste », a tancé Laure Verdeau.

Elle a fustigé les « incohérences » du gouvernement, qui affirme « qu’il y a de la place pour tous les modèles » mais « casse l’interlocuteur des 60 000 fermes bio qui sont un trésor national qu’on a contribué à construire ».

En outre, dénonce-t-elle, cela représenterait une « économie de bouts de chandelles » pour le gouvernement, puisque cela supprimerait « une ligne de crédit de 2,9 millions d’euros », qui servent aux frais de fonctionnement et au paiement des agents, dont « 23 sur 24 sont de droit privé et donc pas transférables à FranceAgriMer » selon elle.