L’Agence Bio, vigilante sur son budget, part à la reconquête des consommateurs
AFP le 27/02/2025 à 17:35
L'Agence Bio reste « vigilante » sur les budgets qui lui sont alloués pour promouvoir une agriculture sans pesticide ni engrais de synthèse et structurer cette filière, a déclaré jeudi son président lors de la présentation d'une campagne pour reconquérir les consommateurs.
« Il y a encore des « rounds » budgétaires sur lesquels il faut être vigilant », a souligné Jean Verdier lors d’une conférence de presse au Salon de l’agriculture à Paris. Le budget de fonctionnement de cette plateforme nationale, 2,9 millions d’euros, avait un temps été menacé par un amendement de la droite sénatoriale au projet de loi de finances 2025 auquel la ministre de l’agriculture ne s’était pas opposée. Il a finalement été maintenu après une levée de boucliers générale des syndicats et filières agroalimentaires.
« L’actualité nous a secoués mais nous a aussi permis de faire beaucoup de pédagogie sur nos missions », ajoute Jean Verdier.
L’agence espère désormais que l’enveloppe du Fonds Avenir Bio destiné à soutenir des projets de développement de filières biologiques ne subira pas « un coup de rabot » dans le cadre de la baisse du budget du ministère de l’agriculture, explique sa directrice Laure Verdeau.
En 2024, ce fonds avait été abondé de 5 millions d’euros au titre des crédits issus de la planification écologique pour atteindre 18 millions d’euros, indique le site de l’agence.
Selon le dernier baromètre de l’Agence Bio, présenté mercredi, le nombre de producteurs engagés en bio a légèrement augmenté (+ 0,8 %) en 2024, s’établissant à 61 669 exploitations (sur un total de 390 000). Mais le nombre de transformateurs, distributeurs ou stockeurs de produits bio a lui baissé (- 2,8 %).
L’agence redoute surtout une deuxième année consécutive de baisse des surfaces en bio : l’afflux de petits maraîchers ne compense pas la « déconversion » de grands céréaliers et les premiers chiffres pour 2024 suscitent « l’inquiétude » alors que l’objectif de 21 % de surfaces en bio en 2030 (contre 10 % aujourd’hui) vient d’être inscrit dans la loi.
« Ce serait un comble que le marché redémarre et qu’il faille importer des produits bio » pour répondre à la demande, ajoute Laure Verdeau, au lancement de la nouvelle campagne de l’agence : « C’est Bio la France ».