L’agroécologie plébiscitée face à un modèle conventionnel remis en cause
TNC le 15/02/2022 à 17:45
Deux enquêtes d’Opinion Way publiées récemment interrogent la perception qu’ont les Français de l’agriculture, de l’alimentation, et de l’agroécologie. Pour la majorité des personnes interrogées, la rémunération des agriculteurs est un défi majeur pour l’avenir du secteur, mais ce dernier doit selon eux évoluer, notamment pour réduire l’utilisation de produits phytosanitaires.
À l’approche du salon de l’agriculture, deux enquêtes récemment diffusées en janvier et février étudient l’image qu’ont les Français de l’agriculture et de l’alimentation. Si la rémunération de la production est une priorité pour les agriculteurs, celle-ci apparait largement partagée par leurs concitoyens. Ainsi, dans l’enquête « Les Français, l’agriculture et l’alimentation » réalisée en février par Opinion Way pour Calife, 81 % estiment que les agriculteurs ne sont pas suffisamment rémunérés pour leur travail, et 71 % seraient prêts à payer plus cher pour garantir une rémunération plus juste aux producteurs agricoles. La proportion est moindre, mais tout de même importante, dans l’enquête « Les Français et l’agroécologie », réalisée en janvier par le même institut de sondage, cette fois pour Terre et Humanisme : interrogés sur les grands défis que doit relever l’agriculture aujourd’hui, les sondés sont 70 % à citer la rémunération.
Une faible acceptabilité du modèle agricole conventionnel
Si à cette question, la réduction, voire la suppression des pesticides et intrants n’arrive qu’en troisième position, elle est en revanche citée en premier dans les moyens d’action pour faire évoluer les pratiques agricoles, à égalité avec « former et accompagner les agriculteurs et les paysans aux pratiques agroécologiques » (52 %). Ce sont les plus de 35 ans qui sont les plus favorables à l’interdiction des pesticides.
Interrogés sur le modèle d’agriculture conventionnelle, ils sont 43 % à juger qu’il doit « se transformer radicalement », et 49 % estiment qu’il doit « évoluer légèrement ». Seuls 7 % considèrent que le modèle doit « rester le même ».
Concernant l’impact des agriculteurs sur l’environnement, questionné dans l’enquête sur les Français et l’agriculture, les résultats sont mitigés. 47 % estiment que les agriculteurs jouent un rôle positif sur l’environnement, 15 % penchent pour un rôle négatif, et 37 % « ni l’un, ni l’autre ».
2 enquêtes @opinionway sur les Français et l’agriculture viennent très récemment d’être publiées. Leurs résultats doivent être étudiés de près à quelques encablures du #SIA. 1/17 @ChouetteAgile@plumedeschamps@AcademieAgri@SAFThinkTank@GabrielleDufou5@BegonThomas@jmseroniepic.twitter.com/SW1EVCyQli
— Eddy Fougier (@eddyfougier) February 12, 2022
Agroécologie, science et technologie : des leviers d’évolution
Dans cette enquête, ils sont également nombreux à penser que la science et la technologie permettent de réduire l’utilisation des pesticides (76 % approuvent cette affirmation) et de disposer d’aliments plus respectueux de l’environnement (75 % approuvent cette affirmation).
L’autre enquête met en évidence la bonne image de l’agroécologie face au modèle d’agriculture conventionnel. Ainsi, lorsqu’on leur demande si les pouvoirs publics devraient soutenir davantage l’agroécologie, ils approuvent à 91 %. 89 % estiment également que l’agroécologie permettra à tous d’avoir accès à une alimentation plus saine. Enfin, 87 % y voient une solution alternative au modèle d’agriculture actuel.