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Néonicotinoïdes sur betteraves

L’arrêté de dérogation pour 2022 publié


TNC le 01/02/2022 à 13:29
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L'arrêté autorisant l'emploi de semences de betteraves sucrières traitées avec des néonicotinoïdes vient d'être publié au Journal officiel. (©TNC)

Le cadre de la dérogation d'usage des néonicotinoïdes pour les semences de betteraves sucrières vient d'être fixé pour la campagne 2022. Dans le même temps, le Gouvernement rappelle son engagement de sortie des néonicotinoïdes en France à partir de la saison 2024.

L’arrêté autorisant au titre de la campagne 2022 et pour une durée de 120 jours, l’emploi de semences de betteraves sucrières traitées avec des néonicotinoïdes (imidaclopride et thiamethoxam) vient d’être publié ce mardi 1er février 2022 au Journal officiel.

« En l’absence de solution alternative efficace à grande échelle dès 2022, cette dérogation est fondée sur des critères scientifiques et a fait l’objet d’un avis favorable du Conseil de surveillance instituée par la loi. Elle est temporaire et strictement encadrée », indique le Gouvernement.

Quelles restrictions pour les cultures suivantes ? 

Cet arrêté s’accompagne notamment de restrictions sur les cultures qui peuvent être implantées les années suivantes, afin de « préserver les pollinisateurs ». 

Tous les détails dans l’arrêté du 31 janvier 2022 publié au Journal officiel

« Le développement d’alternatives en bonne voie »

Dans le même temps, le Gouvernement rappelle la mise en place, en décembre 2020, du Plan national de recherche et d’innovation (PNRI) visant à préparer la sortie définitive des néonicotinoïdes à partir de la saison 2024. 

Parmi les alternatives testées au champ en 2021 :  « l’utilisation de cultures auxiliaires qui repoussent les pucerons, la mise en place d’infrastructures agro-écologiques à proximité des champs de betteraves, la sélection variétale, le biocontrôle avec l’utilisation de médiateurs chimiques ou encore le recours à des prédateurs naturels des pucerons… ».

« Alors que l’enveloppe de 7 M€ est entièrement mobilisée, le Gouvernement a décidé de compléter ces crédits pour financer de nouveaux projets identifiés comme prometteurs. Ces alternatives sont d’ores et déjà en cours d’expérimentation dans les 500 hectares de fermes-pilotes prévues par le programme de recherche auxquelles s’ajoutent, dès 2022, 250 hectares de fermes de démonstration gérées par l’interprofession pour tester des solutions en condition réelle au champ. » Et les surfaces de fermes de démonstration devraient à nouveau augmenter d’au moins 250 hectares l’an prochain, « afin d’amplifier le transfert des résultats de recherches auprès des agriculteurs ». 

« Une sortie des néonicotinoïdes définitive en 2024 »

Après une première année de travaux, l’Inrae estime que « le PNRI fournira des solutions efficaces réduisant significativement le risque de jaunisse de betteraves ». Avec ses premiers résultats, la ministre de la transition écologique et le ministre de l’agriculture et de l’alimentation ont donc réaffirmé « l’engagement de se passer définitivement des néonicotinoïdes au plus tard à partir de la saison 2024 dans la conduite des cultures betteravières ». 

Les ministres ont par ailleurs décidé « d’accélérer en 2022 les travaux sur la faisabilité et l’efficacité de semis avec une moindre densité de semences enrobées, permettant de réduire l’impact des néonicotinoïdes tout en protégeant les cultures betteravières contre le virus avant le déploiement des alternatives ». À noter également : les professionnels se sont résolument engagés, avec le soutien de certaines régions et du Gouvernement, y compris via le PNRI, à « l’élaboration d’un dispositif de gestion des risques, appelé « instrument de stabilisation des revenus ». Ce dispositif permettra, en cas de pertes de rendement dues au virus de la jaunisse, et si les alternatives aux néonicotinoïdes n’offrent pas une protection équivalente, de compenser une partie des pertes de revenus des producteurs. Ce dispositif sera d’ores et déjà expérimenté en 2022 avec un groupe pilote, en vue de le généraliser en 2024 ».