Le gouvernement appelle les entreprises françaises en difficulté à se signaler
AFP le 10/03/2022 à 14:19
La ministre de l'Industrie a appelé jeudi les entreprises françaises en difficulté de trésorerie en raison de l'invasion de l'Ukraine à se signaler rapidement, lors de la visite de Cérélia dans le Pas-de-Calais, une entreprise fabriquant du pain et de la pâte à tarte, frappée par l'augmentation des coûts des matières premières.
« Aujourd’hui, on a des outils pour accompagner les entreprises qui ont des difficultés de trésorerie », a souligné la ministre Agnès Pannier-Runacher en visitant le vaste chantier, à Saint-Laurent-Blangy, près d’Arras, de la nouvelle usine du fabriquant industriel de pain et de pâtes à tarte Cérélia.
Il est important de « se signaler avant d’être dans de trop grosses difficultés de trésorerie : plus tôt on prend la situation, plus facile sont les solutions que l’on trouve avec les banquiers, les actionnaires de ces entreprises », a insisté la ministre.
« Nous avons mobilisé des commissaires aux restructurations depuis six semaines pour recenser toutes les entreprises qui pourraient être dans ces difficultés, d’abord à cause des répercussions de la hausse du coût de l’électricité et du gaz naturel, puis nous avons élargi le propos à l’impact de la crise ukrainienne », a-t-elle poursuivi, assurant qu’un accompagnement était « systématiquement » proposé à ces entreprises.
Déjà impactées par la pandémie de Covid-19
« L’Ukraine est une grande puissance de production céréalière en particulier et d’engrais azotés », a-t-elle souligné, annonçant travailler à des réponses à cette crise avec le ministre de l’agriculture et les filières agricoles et agroalimentaires dans le cadre du « plan de résilience » qui doit être présenté la semaine prochaine.
« Les effets collatéraux du Covid et l’inflation frappent de plein fouet notre activité », a expliqué devant la ministre le président de Cérélia, Guillaume Réveilhac, listant « matières premières, énergies, emballage, transport ». « Le conflit armé en Ukraine accélère l’inflation qui, à l’heure où je vous parle, atteint 50 % sur nos matières premières, interdisant tout recours aux outils financiers qui permettent la couverture de ses matières premières », a-t-il prévenu.
Le dirigeant s’est aussi alarmé d’un « risque de rupture approvisionnement avéré qui aurait pour effet l’arrêt de nos lignes de production en France et en Europe ». Un risque qui, dans le cas de Cérélia, concerne plus l’huile de tournesol, dont l’Ukraine et la Russie sont de très gros producteurs, que le blé, acheté dans « les bassins autour des sites de production ».