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Le maintien de l’Agence bio doit encore être concrétisé, souligne son président


AFP le 30/01/2025 à 11:00

Le président de l'Agence bio s'est réjoui mercredi de l'annonce de la ministre de l'agriculture en faveur du maintien de cette plateforme, tout en soulignant qu'il fallait encore que cette pérennisation soit « concrétisée ».

« Il faut que ce soit concrétisé et gravé dans le marbre, quitte à ce qu’on regarde de façon plus large la mission de l’Agence bio et (…) peut-être, élargir ses missions », a déclaré Jean Verdier, auditionné devant la commission du développement durable de l’Assemblée nationale.

Lundi, la ministre de l’agriculture Annie Genevard a déclaré à l’AFP que le gouvernement ne supprimerait pas l’Agence bio, menacée de disparition après le vote mi-janvier au Sénat d’un amendement auquel elle ne s’était pas opposée.

M. Verdier, qui souhaite voir disparaître cet amendement budgétaire en commission mixte paritaire, a longuement expliqué les missions de cet opérateur spécialisé – structurer la filière ; informer les citoyens et produire et analyser les chiffres du secteur.

La France est la « première surface bio cultivée en Europe, le premier vignoble mondiale en bio, avec 22 % de nos vignes en bio », a-t-il rappelé, soulignant que « chaque hectare bio, c’était 30 % de biodiversité en plus ». « Ce sont des captages d’eau maintenus dans la potabilité – il faut savoir qu’on en ferme 200 par an, 500 d’une façon temporaire sur les 30 000 existants » à cause notamment de « produits utilisés en agriculture », a-t-il relevé.

Favoriser l’installation de nouveaux agriculteurs

Il a aussi soutenu l’importance de l’agriculture bio pour « la souveraineté » alimentaire française : « Chaque vache nourrie en bio, c’est autant d’importation de tourteaux de soja en moins ».

« Supprimer l’Agence bio, cela reviendrait à continuer de faire décoller des avions mais en supprimant la tour de contrôle. On ne pourrait plus mesurer où en est la performance agricole de la France sur cette agriculture », a souligné sa directrice Laure Verdeau.

« Les 2,9 millions rayés par le Sénat ne sont que la partie émergée de l’iceberg de notre empreinte dans l’écosystème agricole puisque avec 24 personnes, nous gérons les 18 millions du Fonds avenir bio et les 5 millions de la communication », a-t-elle ajouté.

Le Fonds avenir bio est un outil crucial pour favoriser l’installation de nouveaux agriculteurs en France, a aussi expliqué le vice-président de l’agence Philippe Henry, rappelant qu’« entre 30 et 50 % des installations étaient des projets en bio ».

La menace de suppression de cette plateforme nationale, chargée de promouvoir une agriculture sans pesticide ni engrais de synthèse, a suscité une levée de boucliers de tous les professionnels du secteur (producteurs bio, coopératives, distributeurs…) et de l’ensemble des syndicats agricoles, d’autant que la France est encore loin d’atteindre son objectif de 18 % de la surface agricole utile en bio d’ici à 2027.