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Le Sénat soutient aussi le gouvernement pour s’opposer au traité UE-Mercosur


AFP le 27/11/2024 à 20:59

Comme l'Assemblée nationale la veille, le Sénat a validé mercredi la position du gouvernement sur le projet d'accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur, que Paris refuse « en l'état » au nom de la défense des agriculteurs français.

Rare sujet de consensus au sein de la classe politique, cette opposition au traité Mercosur dans sa version négociée par Bruxelles a été votée à la quasi-unanimité de la chambre haute, par 338 voix sur un total de 348 sénateurs.

La veille, les députés avaient fait de même à une large majorité, à l’exception notable du groupe LFI qui réclamait l’abandon pur et simple de ce projet d’accord.

Ce double mandat du Parlement « est un message fort qui sera entendu » dans les autres pays européens, s’est félicité le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, pour qui « la dynamique va dans notre sens » avec le ralliement jeudi de la Pologne, autre grande puissance agricole du continent.

« La France ne souhaite ni la fin des accords commerciaux, ni la fin des échanges agricoles », mais réclame des « garanties sérieuses pour [les] agriculteurs », qui se retrouveraient sinon « confrontés à une concurrence insupportable », a souligné la ministre de l’agriculture Annie Genevard.

Exigence relayée par le patron des sénateurs LR Mathieu Darnaud, opposé à « un accord qui donne une prime à la concurrence déloyale sur nos marchés » et jugeant « inconcevable que cet accord entre en vigueur contre la volonté de la France ». « Nous devons continuer à négocier » pour obtenir « les clauses miroirs indispensables » en matière sanitaire et environnementale, a affirmé le chef du petit groupe macroniste François Patriat.

Au contraire, le socialiste Didier Marie ont demandé « un moratoire sur l’ensemble des accords commerciaux en cours », et le rejet du Mercosur car « il ne peut pas y avoir de deal entre malbouffe et belles voitures ».

Face à cet « accord dinosaure » en discussion depuis un quart de siècle, « l’opposition de la France sera incontestablement une déflagration démocratique », a prédit l’écologiste Yannick Jadot.