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Le soutien public à l’agriculture insuffisamment orienté vers la durabilité


AFP le 06/11/2024 à 14:20

Le soutien public à l'agriculture reste élevé dans les pays riches et grands Etats émergents, mais il est insuffisamment orienté vers la durabilité environnementale et la part consacrée à l'innovation recule, met en garde l'OCDE dans un rapport publié mercredi.

Le soutien total au secteur s’est élevé à 842 milliards de dollars par an sur la période 2021-23 dans les 54 pays étudiés (les 38 membres de l’Organisation de coopération et de développement économique, les cinq de l’UE non membres de l’OCDE, et 11 économies émergentes dont Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Russie).

« Au vu des défis auxquels les systèmes alimentaires continuent d’être confrontés, l’agriculture doit impérativement devenir plus durable, plus productive et plus résiliente », souligne ce rapport sur les « Politiques agricoles, suivi et évaluation 2024 ».

Les auteurs notent en particulier le recul des dépenses destinées à la recherche et à l’innovation, passées de 0,9 % dans les années 2000 à 0,5 % de la valeur de la production.

Alors que « les gains de productivité s’amenuisent, voire sont devenus inexistants, dans bien des régions (…) une réorientation d’envergure du soutien au profit des services d’intérêt général, avec notamment des investissements bien ciblés dans l’innovation, sera indispensable pour favoriser une croissance soutenue et soutenable de la productivité », soulignent-ils.

Outre l’innovation, des « cadres d’action propices sont nécessaires pour que les objectifs environnementaux soient atteints », ajoutent-ils.

Le rapport invite les pouvoirs publics à « donner des objectifs clairs », à « recenser et ajuster les mesures préjudiciables pour l’environnement », « faire de la gestion et de l’utilisation durables des ressources naturelles un élément essentiel de la politique agricole ».

Aujourd’hui, à peine 20 % du soutien aux agriculteurs est assorti d’une contrainte obligatoire, fondée sur une réglementation environnementale ou autre. Et seulement 5 % est mis à profit pour encourager l’application de mesures facultatives ou supplémentaires en faveur de l’environnement.

Globalement, le volume du soutien a diminué par rapport au record de 2021, mais il reste supérieur aux niveaux pré-Covid.

Dans l’ensemble, les producteurs ont bénéficié d’un transfert net équivalent à 9 % de leurs recettes agricoles brutes (plus de 40 % en Corée du sud ou en Norvège, moins de 20 % dans l’UE ou en Chine)

L’essentiel – 629 milliards de dollars – a été perçu par les agriculteurs à titre individuel, le reste allant à l’aide budgétaire aux consommateurs et transformateurs et aux services d’intérêt général (infrastructures d’irrigation, recherche etc).