Le syndicaliste de l’OFB n’a « pas souhaité offenser » les agriculteurs
AFP le 24/01/2025 à 17:00
Le syndicaliste de l'Office français de la biodiversité (OFB) qui, dans des propos récents, avait semblé comparer agriculteurs et dealers, déclenchant une nouvelle vague d'attaques contre l'établissement public, a affirmé vendredi à l'AFP n'avoir « pas souhaité offenser qui que ce soit » et a appelé à « l'apaisement ».
« Je regrette que mes propos sur France Inter aient été instrumentalisés pour opposer le monde agricole et les agents de l’OFB. Je n’ai pas souhaité offenser qui que ce soit et je n’ai jamais assimilé les agriculteurs à des dealers. Les agriculteurs nourrissent la France », a déclaré Benoît Pradal, du syndicat SNAPE-FO. « J’appelle aujourd’hui à l’apaisement et au respect de nos métiers respectifs », a-t-il ajouté.
Des commentaires qu’il avait prononcés sur France Inter le 15 janvier avaient relancé une vague d’attaques contre l’OFB, cible d’une partie du monde agricole depuis l’an dernier. « On a le sentiment que ce que veulent les agriculteurs, c’est ne plus nous voir dans leurs exploitations. C’est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités pour empêcher le deal », avait alors dit Benoît Pradal.
Les deux syndicats agricoles majoritaires, FNSEA et Jeunes Agriculteurs avaient aussitôt dénoncé une « ignominie » et une « comparaison honteuse ». « L’OFB doit être purement et simplement supprimé », a appelé de son côté Laurent Wauquiez (LR).
L’établissement a été la cible de 90 actions depuis fin 2023 dont 20 depuis une dizaine de jours, dans un contexte exacerbé par les élections dans les chambres d’agriculture. Encore mercredi, son siège départemental de l’Aude a été dégradé et son centre de formation dans le Loiret bloqué.
« Je suis fils d’agriculteurs, je suis né et j’ai grandi dans un hameau de cinq maisons dont quatre fermes et celle de mon père. Je connais le milieu rural, je respecte profondément le métier d’agriculteur et je suis fier de mes racines », a insisté M. Pradal vendredi. « Les inspecteurs de l’environnement ne sont pas partisans (…). Ils oeuvrent pour la mise en application des politiques publiques avec discernement et pédagogie », a-t-il souligné.
Ses propos sur France Inter faisaient eux-même suite à ceux du Premier ministre François Bayrou, qui avait qualifié de « faute » certaines inspections d’agents de l’OFB, « une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise ». Ces agents portent de fait une arme, conformément à leurs missions de police.
Cette déclaration a suscité la colère des syndicats de l’OFB, qui ont appelé à cesser les contrôles sur le terrain et à une grève le 31 janvier. Ils sont reçus à Matignon vendredi après-midi.