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L’éleveur Jérôme Bayle alerte sur la « survie » d’un monde agricole « divisé »


AFP le 26/11/2024 à 15:30

Figure de proue de la mobilisation agricole l'hiver dernier, l'éleveur occitan Jérôme Bayle, invité mardi à l'Assemblée nationale, a appelé les députés à voter contre le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur,qui menace la « survie » d'un monde agricole « en train de se diviser ».

« Cet accord sera la goutte d’eau qui fera exploser la colère des électeurs français si le chef de l’État ne prend pas des dispositions fortes avec l’appui des députés français », a déclaré Jérôme Bayle, invité par deux députés à quelques heures d’un débat suivi d’un vote dans l’hémicycle.

Sous les ors et les feutres du palais Bourbon, celui qui avait accompagné, en janvier, Gabriel Attal au milieu des tracteurs et des bottes de paille du barrage emblématique de la A64, a décrit la négociation d’un accord entre l’UE et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) comme la ligne rouge ultime des agriculteurs.

« C’est notre survie qui est en jeu », a-t-il affirmé en conférence de presse, après s’être entretenu avec la députée Ecologiste-Nupes Marie Pochon et le député Horizons Loïc Kervran. Casquette vissée sur la tête, cet éleveur asyndiqué a regretté la surenchère entre le syndicat majoritaire FNSEA/JA et la Coordination Rurale, qui se livrent une concurrence féroce dans la rue et par déclarations interposées, avant leurs élections professionnelles début 2025.

« Aujourd’hui, tout le monde montre les muscles », a lâché l’éleveur occitan. « Dans le désespoir, il y a des gens qui veulent récupérer les mouvements, et le monde agricole est en train de se diviser au lieu de se fédérer », a-t-il ajouté.

M. Bayle a appelé les responsables politiques à dialoguer avec des « petits agriculteurs », un groupe dont il se réclame, et dont la voix n’est pas suffisamment portée par des syndicats « en campagne politique », a-t-il estimé.

« Il faut recréer un dialogue entre le politique et l’agriculteur et surtout avec la base », a-t-il lancé, insistant sur la responsabilité des députés pour répondre aux attentes du secteur, au premier rang desquelles simplifier « l’usine à gaz » des démarches administratives.