Les agriculteurs de la CR47 quittent le port de commerce de Bordeaux
AFP le 22/11/2024 à 09:26
Comme annoncé jeudi soir par leurs responsables, les troupes de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne ont quitté vendredi matin le port de commerce de Bordeaux, qu'elles bloquaient depuis mercredi soir dans le cadre de la mobilisation agricole. (Article mis à jour à 10h24)
Selon José Pérez, coprésident du syndicat qui s’était entretenu avec le Premier ministre mercredi matin au téléphone, ce dernier a répondu à leurs revendications concernant la « surtransposition » des règles imposées par l’Union européenne, qui pénaliserait certaines filières.
« Il a dit que les agriculteurs avaient raison et qu’il allait regarder, surtransposition par surtransposition, pour revenir à la réglementation européenne », a répété José Pérez vendredi matin.
« On s’était engagé, s’il faisait ça, à quitter les lieux, et de toute façon ce matin on aurait été délogés par la force, le préfet de région nous l’a dit hier. On ne veut pas leur donner cet honneur donc on va partir la tête haute », a-t-il ajouté.
🔴 BLOCAGE DU PORT DE BORDEAUX
La Coordination Rurale sur le terrain 🟡⚫️#CoordinationRurale#AgriculteursEnColère#AgricultureEnDanger#CriseAgricole#AgricultureFrançaise#UrgenceAgricole#CR#bonsenspaysan#levoteutile#NONauMERCOSUR#CR47pic.twitter.com/AiViGlpgeH— Coordination Rurale (@coordinationrur) November 21, 2024
Vendredi matin, la CR des Landes a débloqué également une centrale d’achat Leclerc à Mont-de-Marsan après « un accord avec la Préfète », selon son président Vincent Coco. Trois autres plateformes de la grande distribution restent bloquées en Charente et d’autres actions sont prévues vendredi dans le Lot-et-Garonne.
« La guerre est loin d’être gagnée »
Le blocage du port bordelais, 7e du pays pour le trafic de marchandises, était la dernière action d’envergure menée cette semaine. Quelque 150 agriculteurs et une cinquantaine de tracteurs étaient présents jeudi selon la préfecture.
La CR47 l’avait ciblé pour dénoncer l’importation de céréales étrangères, soumises à des normes différentes de celles en vigueur en France. Mais les autorités portuaires bordelaises ont fait part de leur « incompréhension », affirmant que « Bordeaux est un port d’export céréalier au service de la filière agricole régionale » et qu’il « n’importe pas de céréales ».
« La guerre est loin d’être gagnée, il va falloir qu’on y travaille, qu’on les tienne, qu’on se rencontre, qu’on échange autour d’une table mais on ne va pas lâcher, tout est prêt, on peut leur apporter les dossiers, dès lundi on appellera le Premier ministre », a poursuivi José Pérez.
« Faire le forcing avant Noël »
« Il va falloir faire le forcing pour avoir des preuves que ce soit bien fait, dans les 15 jours, avant Noël, on ne va pas attendre l’année prochaine », a renchéri Patrick Jouy, producteur de fraises à Sainte-Livrade-sur-Lot et militant de la CR47. Les derniers tracteurs présents ont démarré peu avant 08h00.
Le Congrès national des producteurs de légumes se tient vendredi au parc des expositions de la ville, où est attendu Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat rival de la CR. Des militants et tracteurs de la CR47, rentrés plus tôt de Bordeaux, se sont installés aux abords du lieu.
Jeudi soir dans un communiqué, la FDSEA47 avait accusé la Coordination rurale, textos à l’appui, de vouloir perturber l’événement. « On n’est pas là pour se battre entre agriculteurs », a déclaré vendredi matin à l’AFP Jean-Pierre Labeau, céréalier et délégué du syndicat.
« Monsieur Rousseau, on a des choses à lui dire mais on lui dira ailleurs, ce n’est peut-être pas le lieu. » « Une action est susceptible de gêner l’accès au Congrès national des légumes », a sobrement indiqué la préfecture du Lot-et-Garonne dans un communiqué.