Les agriculteurs paieraient « lourdement » une censure du gouvernement
AFP le 03/12/2024 à 17:50
Les agriculteurs paieraient « lourdement » une censure du gouvernement, a déclaré la ministre de l'agriculture Annie Genevard, appelant les députés à « la responsabilité » face à la crise qui secoue les campagnes depuis janvier dernier.
« Cette censure, les agriculteurs vont en payer l’addition, et lourdement, et c’est terrible. Et c’est terrible parce que l’année a été pour eux extrêmement cruelle », a affirmé la ministre, lors de la séance des questions à l’Assemblée nationale.
Elle a souligné la « tension extrême » dans laquelle se trouve le secteur, rappelant la crise agricole ouverte en janvier dernier, les engagements pris par l’exécutif puis la dissolution de l’Assemblée, qui avait suspendu l’adoption d’une loi d’orientation agricole, et freiné la mise en œuvre de plusieurs engagements gouvernementaux.
Le budget actuel « apportait bon nombre de réponses en soutien aux agriculteurs au moment où ils en ont un impérieux besoin. Censurer ce budget, c’est leur dire, à eux qui travaillent dur pour nous nourrir et qui ont beaucoup de difficultés pour cela, (…) votre sort ne nous intéresse pas », a-t-elle estimé.
Cette censure, si elle est adoptée, ce sont les agriculteurs qui vont en payer le prix.
À ceux qui souhaitent la voter : ce ne sont pas les membres du gouvernement que vous allez bloquer, ce sont les Français, dont nos agriculteurs !
Vous devrez leur rendre des comptes. pic.twitter.com/mUeo5BtwnX
— Annie Genevard (@AnnieGenevard) December 3, 2024
« Vous aurez à en rendre compte aux agriculteurs eux-mêmes »
« J’invite chacun à la responsabilité, parce que demain, si ce budget est censuré, mesdames et messieurs, vous aurez à en rendre compte aux agriculteurs eux-mêmes », a-t-elle lancé, soulevant autant de huées que d’applaudissements dans l’hémicycle.
Il y a quelques jours, Arnaud Rousseau, le président du syndicat agricole majoritaire FNSEA, avait dit son inquiétude face à l’hypothèse d’une censure du gouvernement, alors que les agriculteurs avaient « obtenu un certain nombre de choses », citant notamment les prêts de trésorerie promis.
Le projet de loi de finance comme celui de la sécurité sociale comportaient différentes mesures très attendues par les agriculteurs, comme des allègements de charges pour les travailleurs occasionnels, des aides pour favoriser l’installation en agriculture, l’adoption d’une réforme des retraites des agriculteurs calculée sur les 25 meilleures années et le renforcement des petites retraites.
Depuis la mi-novembre, les agriculteurs sont à nouveau mobilisés sur le terrain, pour réclamer la concrétisation des engagements gouvernementaux, protester contre le projet d’accord entre l’Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur, réclamer des mesures de simplification administrative et défendre un revenu agricole digne.
Voilà maintenant un an qu’à l’issue d’une première mobilisation d’ampleur, des promesses concrètes d’amélioration du quotidien des agriculteurs leurs étaient faites.
La dissolution décidée au printemps dernier a mis un coup d’arrêt brutal à leur mise en œuvre, et c’est pourquoi… pic.twitter.com/fSb1Xmv5QI
— Annie Genevard (@AnnieGenevard) December 3, 2024