Les Chambres lancent un plan massif d’adaptation et visent 100 000 agriculteurs
TNC le 06/09/2022 à 16:55
Pour accompagner les agriculteurs face aux conséquences du changement climatique, les chambres d’agriculture veulent déployer un plan d’adaptation individualisé permettant de mettre en place, après un diagnostic personnalisé, les solutions les plus pertinentes pour assurer la résilience et la pérennité des exploitations agricoles.
L’inflation et la sécheresse historique de l’été vont mettre à mal les trésoreries de beaucoup d’agriculteurs. Avec un stress hydrique supérieur en août à celui de 1976, et des températures plus élevées, « l’impact est fort sur nos exploitations agricoles », a rappelé Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture, qui a dressé le 6 septembre un premier bilan de l’été. Peu de productions sont épargnées, que ce soient les cultures d’hiver (surtout dans les sols peu profonds), mais aussi cultures de printemps en zones non irriguées, la viticulture, l’arboriculture, et surtout l’herbe, dont la chute de production a contraint certains éleveurs à donner dès juin du fourrage à leurs animaux.
Calamités agricoles : accélérer le versement des indemnités
Pour passer le cap, les chambres d’agriculture accompagnent les agriculteurs sur plusieurs plans, notamment l’évaluation des pertes, pour accélérer au maximum la mise en place du dispositif des calamités agricoles. « On aura besoin qu’il fonctionne vite, et on est plutôt inquiets sur les délais annoncés », alerte Sébastien Windsor. « On fera tout pour remonter à l’administration un maximum de données dès ce mois de septembre », car selon le calendrier classique, les indemnités seraient versées en juin 2023, « les gens seront complètement exsangues de trésorerie avant ça », prévient le président des chambres d’agriculture.
Un plan massif individualisé d’adaptation au changement climatique
En s’appuyant sur les diagnostics territoriaux réalisés dans le cadre du Varenne agricole de l’eau et du changement climatique, les chambres d’agriculture vont également travailler à la mise en place de plans individualisés d’adaptation avec les agriculteurs. « La première étape, c’est de sensibiliser les agriculteurs à ce qui va se passer en 2030, 2040, 2050 sur leur territoire », explique Sébastien Windsor, qui évoque une communication en partenariat avec les coopératives et les filières.
Puis, dès 2023, environ 1 000 diagnostics seront réalisés auprès d’agriculteurs afin d’élaborer sur leur exploitation les solutions possibles pour une meilleure résilience au changement climatique. Les leviers sont divers : assurance, variétés, cultures, fourrages, travail du sol… Ces 1 000 premiers diagnostics constituent une phase de test, avant un déploiement plus massif dès 2024, avec un objectif de 10 000 diagnostics par an.
Une phase de déploiement qui nécessitera cependant de trouver des financements complémentaires, prévient Sébastien Windsor. Si chaque diagnostic représente un coût d’environ 500 à 1 000 euros, il faut également bâtir le plan de marche de l’exploitation et former l’agriculteur sur ces nouvelles techniques, pour un coût qui s’avère très variable en fonction des exploitations, explique le président des chambres d’agriculture. A horizon 2030, les chambres d’agriculture espèrent avoir réalisé, avec d’autres opérateurs, 100 000 diagnostics au total. Un travail qui n’empêche pas la recherche de solutions, déjà en cours, pour atténuer l’impact des activités agricoles sur le climat, précise également Sébastien Windsor.