Les chambres veulent renforcer leur capacité à accompagner les agriculteurs
TNC le 20/03/2025 à 11:59
Réélu à la tête de Chambres d’agriculture France, Sébastien Windsor souhaite mettre l’accompagnement des agriculteurs au cœur de cette nouvelle mandature. Dans un contexte toujours difficile pour l’agriculture française, il compte sur la contribution de tous les présidents de chambres, dont près de la moitié sont élus pour la première fois, pour travailler à ce projet de manière constructive.
À l’occasion de sa réélection en tant que président de Chambres d’agriculture France,Sébastien Windsor a voulu mettre en avant l’importance d’un développement agricole renouvelé, centré sur « la capacité à accompagner les agriculteurs ». Si ce travail a toujours constitué la colonne vertébrale de l’action des chambres, « avec beaucoup de normatif, on a très souvent été accompagnateurs de la mise aux normes dans les exploitations », explique-t-il, sans regret, mais le contexte de crise actuel nécessite d’écouter les besoins des exploitants pour leur « redonner des perspectives ».
Autrement dit, il n’est plus question d’arriver dans les fermes avec des solutions clés en main, mais bien d’adapter le conseil au cas par cas, en fonction des nécessités (revenus, charge de travail…). Il s’agit bien de « développer l’approche globale en faisant du sur-mesure, face à trop de programmes nationaux pensés en silo », complète Arnaud Delestre, vice-président de Chambres d’agriculture France.
Si un travail en ce sens est déjà engagé par les chambres, il faudra « aller chercher les innovations » qui permettent de répondre à ces enjeux, et « s’appuyer fortement sur les filières », car de nouveaux débouchés seront nécessaires pour créer davantage de valeur ajoutée, explique Sébastien Windsor. Ces questions sont d’autant plus importantes que le renouvellement des générations en agriculture va s’accélérer.
Projet stratégique et ambiance constructive
Ces objectifs seront rapidement détaillés dans des projets stratégiques départementaux, et traduits dans un projet national, d’ici l’automne, explique Olivier Lebert, secrétaire général. Le réseau pourra s’appuyer sur plusieurs de ses atouts : le maillage territorial important, le lien avec les collectivités, la formation des collaborateurs, la diversité du réseau, et les outils numériques, liste Sébastien Windsor.
La nouvelle session des chambres d’agriculture se distingue par un renouvellement important, avec 45 nouveaux présidents sur 101, et une plus grande diversité syndicale : 10 présidents sont issus des rangs de la Coordination rurale, 3 viennent de la Confédération paysanne, 3 sont non affiliés, et 1 président est issu du Modef.
Cette nouvelle composition aura-t-elle un impact sur les discussions à venir ? Lors de cette première session, le climat s’est avéré « extrêmement serein », juge Sébastien Windsor. « La crise de l’agriculture n’est pas terminée et face à cela, nous avons la chance d’avoir un outil pour aider les agriculteurs. Dans mon discours, j’ai appelé tous les élus à se saisir de cet outil, et surtout pas à le détruire, pour accompagner les agriculteurs face à tous ces enjeux », insiste le président.