Les éleveurs du Lot-et-Garonne contre le confinement
AFP le 30/11/2022 à 09:44
La Chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne s'est prononcée à l'unanimité contre les mesures préconisées par l'État pour endiguer l'épizootie de grippe aviaire, désormais placée en risque « élevé » en France, a-t-on appris mardi auprès d'elle.
Les élus des syndicats agricoles Coordination rurale, majoritaire dans ce département, FDSEA et Confédération paysanne ont voté une motion qui refuse le confinement des élevages de canards et de volailles ainsi que les abattages préventifs, contrairement aux mesures mises en place par l’État. « Les protocoles mis en œuvre ne font pas leurs preuves puisque depuis plusieurs années, la circulation du virus de la grippe aviaire n’a pas cessé de prendre de l’ampleur », indique la motion évoquée par le quotidien régional Sud Ouest.
Selon le président de la Chambre d’agriculture Serge Bousquet-Cassagne, les éleveurs du département abattront les canards contaminés par le virus mais « libéreront devant la préfecture, dans les campagnes, un peu partout » les animaux sains qui resteraient dans les élevages concernés, « avant que l’administration ne les fasse brûler ». Ainsi, quand les services de l’État arriveront dans un élevage, « il n’y aura déjà plus rien ».
« On attendra que 20 % d’un poulailler soit mort avant d’abattre les autres volailles, comme le fait la Pologne », a ajouté le responsable agricole, qui espère que la fronde gagnera d’autres départements, notamment dans le sud-ouest qui fournit 40 % du foie gras du pays, pour « dire stop » et « sauver la filière ».
Depuis le 10 novembre, volailles et palmipèdes de plein air doivent de nouveau être confinés partout en France pour tenter d’endiguer la grippe aviaire qui a entraîné l’abattage de plus de 770 000 animaux depuis l’été. Auparavant, entre novembre 2021 et le printemps suivant, l’épizootie d’une ampleur inédite avait obligé à un plan massif d’abattage de plus de 20 millions de volailles. La maladie est désormais décrite comme « endémique » en France par les professionnels du monde agricole, qui vivent leur cinquième crise depuis 2015. Le risque de transmission de la maladie à l’homme via la consommation de viande ou d’œufs contaminés est jugé « négligeable ».