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Gestion de l'eau

Les partisans des « bassines » en colère avant la nouvelle manifestation


AFP le 04/07/2024 à 15:15

La « Coop de l'eau », collectif d'agriculteurs qui porte le projet des « bassines » dans les Deux-Sèvres, a exprimé sa « colère », jeudi, à deux semaines de nouvelles manifestations d'opposants à ces réserves d'eau pour l'irrigation, en dénonçant le « ton belliqueux » des organisateurs.

« Les appels à la violence et aux dégradations sont explicites », estime la Coop de l’eau dans un communiqué évoquant le « cadre d’action » du Village de l’eau prévu du 16 au 21 juillet à Melle, un événement soutenu par quelque 150 organisations dont les Soulèvements de la Terre, Attac ou la Confédération paysanne.

À quelques jours des Jeux olympiques de Paris, ils attendent au moins 10 000 personnes dans cette commune proche de la réserve de Sainte-Soline, où certains manifestants et forces de l’ordre s’étaient violemment opposés, fin mars 2023, lors d’un précédent rassemblement alors interdit par la préfecture.

Les 19 et 20 juillet, deux journées « de manifestations et d’actions de masse » sont prévues « dans le Poitou et ses alentours ». Sous la forme « d’occupations, de blocages ou de désarmements » d’installations, elles cibleront des « bassines (ou leurs réseaux) qui viennent d’être construites, en chantier ou en projet », ainsi que « certains dispositifs majeurs du complexe agro-industriel » liés à ces réserves d’eau, selon les organisateurs.

« Pire encore, un mode d’emploi du « parfait petit casseur » est proposé », dénonce la Coop de l’eau. « On y trouve des conseils et des informations sur la façon d’agir « avant, pendant et après l’événement » (comment s’équiper et lutter contre les gaz lacrymogènes des forces de l’ordre ; comment se signaler en cas de blessures ; quelle est la conduite à tenir en cas de contrôle d’identité, de fouille des véhicules, d’interpellation ou de garde à vue) ».

« Une fois de plus, nous sommes très en colère, s’indigne Thierry Boudaud, président de la Coop de l’eau. Décider d’accueillir une telle manifestation sur notre territoire, c’est encore une fois prendre le risque d’attirer des activistes radicaux animés par la seule volonté d’en découdre avec les forces de l’ordre. » La commune de Melle a déclaré l’événement en préfecture qui lui a demandé mercredi de compléter son dossier sur les « mesures à prendre pour garantir la sécurité des personnes et des biens ».

Mardi, les organisateurs du Village de l’eau lui ont donné une tournure politique en annonçant qu’il serait « le premier événement de résistance » face à un éventuel « gouvernement brun ». Ils tiendront une conférence de presse mercredi à Paris après le second tour des législatives.