Les stocks mondiaux de maïs revus en baisse
AFP le 12/03/2025 à 10:23
Le ministère américain de l'agriculture (USDA) a abaissé mardi ses estimations de stocks mondiaux de maïs en fin de campagne, à cause principalement d'un recul des réserves chinoises.
Le rapport, est-il précisé, a été rédigé en ne prenant « en compte que les politiques commerciales en vigueur au moment de la publication », en supposant qu’elles « restent en place ».
Le président américain Donald Trump a lancé une offensive pour relever les taxes sur les importations, faite d’annonces tonitruantes et de revirements brusques, à laquelle les pays visés ont commencé à répondre par d’autres droits de douane.
À l’issue de la campagne 2024-25, l’USDA anticipe désormais que les réserves mondiales de maïs atteignent 288,94 millions de tonnes, en baisse de 0,47 % par rapport aux estimations du mois précédent.
Cette baisse des réserves s’explique, en partie, « par une révision des stocks de départ », c’est-à-dire « un ajustement du bilan de la campagne précédente », a signalé à l’AFP Gautier Le Molgat, PDG d’Argus Media France.
Impact de la Chine
Mais c’est « surtout la Chine qui provoque le changement » observé au niveau mondial, avec des stocks abaissés de deux millions de tonnes, a ajouté l’analyste.
L’USDA a par ailleurs réduit de 20 % ses estimations d’importations chinoises de maïs, les resserrant à 8 millions de tonnes pour la campagne. Lors de la période précédente, Pékin avait importé 23 millions de tonnes de maïs.
« On voit bien que la Chine est vraiment empêtrée dans sa crise économique, et n’a pas une demande suffisante » par rapport à ses importations habituelles, a relevé auprès de l’AFP Damien Vercambre, courtier du cabinet Inter-Courtages.
« C’est exactement ce qui est aussi constaté pour le blé », a aussi dit l’analyste. Les importations chinoises devraient être réduites de moitié à l’issue de cette campagne par rapport à la précédente, selon les données de l’USDA.
Pour le blé aussi : + 3,44 Mt de production et + 2,52 Mt de réserves
Concernant cette graine, le ministère américain de l’agriculture a revu à la hausse à la fois ses prévisions de production (+ 3,44 millions de tonnes) et de réserves (+ 2,52 millions de tonnes).
Il « intègre finalement l’augmentation du potentiel de production de l’hémisphère sud », a souligné Gautier Le Molgat. Les estimations de production en Argentine et en Australie ont été relevées de respectivement 4,5 et 6,6 %.
« La mauvaise surprise de ce rapport, c’est finalement la baisse du potentiel d’exportation de l’Union européenne » en blé, a mis en avant l’analyste. Dans le même temps, les estimations mondiales de réserves de soja ont été rabotées de près de trois millions de tonnes, à 121,41 millions.
Pour Gautier Le Molgat, il s’agit surtout de variations statistiques, avec notamment la transformation du soja en huile et tourteaux, dont les stocks ont conjointement augmenté.
Dans la foulée de la publication de ce rapport, les cours du maïs et du soja ont avancé tandis que le blé a reculé légèrement.