Les surfaces progressent de 13 %, atteignant 2,3 millions d’ha en 2019
TNC le 09/07/2020 à 16:15
En 2019, l’agriculture biologique a poursuivi sa progression, tirée par la forte demande des consommateurs. Avec 2,3 millions d’hectares en bio, ce mode de production concerne désormais 8,5 % de la surface agricole utile (SAU) française.
Avec une demande de consommateurs qui croit d’année en année, l’agriculture biologique continue son développement pour répondre à la demande. 6,1 % de la consommation alimentaire des ménages est aujourd’hui consacrée aux produits biologiques, pour une valeur de 11,3 milliards d’euros, a indiqué l’Agence Bio, qui présentait le 9 juillet les chiffres pour l’année 2019. Les produits transformés sont ceux qui connaissent la plus forte progression, mais les produits frais représentent toujours 57 % du marché bio de détail.
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Pour satisfaire cette consommation en hausse, c’est bien l’agriculture française qui est sollicitée, puisque le taux d’importation s’est stabilisé à 33,1 % en 2019 (33,7 % en 2018).
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8,5 % de la SAU française en bio en 2019
En 2019, on compte ainsi 2,3 millions d’hectares de surfaces bio en France, contre 2 millions en 2018, soit une progression de + 13 %. Depuis 2014, les surfaces en production biologique ont ainsi plus que doublé. Un peu plus de 47 000 exploitations sont engagées dans ce mode de production.
À noter que la dynamique concerne toutes les cultures, même si les surfaces fourragères, qui occupent plus de 60 % de la sole bio, sont les moins dynamiques (+ 10 % par rapport à 2018), « témoin du ralentissement de l’engagement des élevages de ruminants », qui avait atteint des niveaux record ces trois dernières années, précise l’Agence Bio.
Les surfaces cultivées en bio pour les légumes frais progressent de 20 %, plus rapidement que le nombre de fermes, du fait de l’expansion du maraîchage de plein champ bio (pommes de terre, courges, carottes, choux), précise l’Agence Bio.
Enfin, les grandes cultures poursuivent leur élan de conversion, avec plus de 100 000 hectares en première année de conversion. Au total, les surfaces bio de grandes cultures progressent de 17 % par rapport à 2018.
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Difficile d’atteindre 15 % de la SAU en bio en 2022
En dépit de cette progression, il sera cependant difficile d’atteindre les objectifs du plan Ambition Bio, qui fixe à 15 % de la SAU les surfaces en agriculture biologique en 2022. Pour Philippe Henry, président de l’Agence Bio, le soutien à l’agriculture biologique reste indispensable, d’autant plus que le contexte actuel montre la pertinence de ce mode de production. « À court terme, l’agriculture biologique est une réponse intéressante, dans les besoins du moment, c’est une agriculture de proximité et de qualité, qui doit faire partie des réponses dans le plan de relance. Et à long terme, elle répond aux objectifs de lutte contre le changement climatique et de protection de la biodiversité », a-t-il expliqué.
Il rappelle également que, pour les producteurs, « passer en bio est un travail difficile, il faut que nous les encouragions. Je pense que nous devrions mettre l’accent sur les aides techniques pour conforter la position de l’agriculteur qui prend des risques quand il passe en bio, ne l’oublions pas ».