L’Espagne défend les liens UE-Maroc malgré l’annulation d’accords commerciaux


AFP le 18/04/2025 à 09:14

L'Espagne a défendu jeudi la nécessité du renforcement de la coopération entre l'Union européenne et le Maroc, après la décision de la plus haute cour de l'Union de maintenir l'annulation d'accords commerciaux en raison du litige sur le Sahara occidental.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a souligné jeudi les avantages du « statut privilégié » du Maroc à l’égard de l’UE et le désir de son pays de les approfondir. « Par conséquent, l’Espagne souhaite la tenue rapide d’un conseil UE-Maroc pour donner un nouvel élan à cette association stratégique », a-t-il déclaré lors d’une apparition à Madrid aux côtés de son homologue marocain Nasser Bourita.

L’Union européenne a resserré ses liens avec Rabat, un partenaire commercial important, depuis la signature d’un accord d’association en 1996. Celui-ci visait à faciliter le commerce entre les deux acteurs, notamment dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche. Mais la question du Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole riche en ressources, a compliqué le renforcement des relations. L’immense région est principalement contrôlée par le Maroc, mais également revendiquée par le Front populaire de Libération de la Seguia el-Hamra et du Rio de Oro, ou Front Polisario, mouvement indépendantiste ancré depuis des décennies dans cette région.

La Cour de justice de l’Union européenne a confirmé en octobre 2024 une décision de 2021 qui annulait des accords entre le Maroc et les 27 pays du bloc, autorisant le Maroc à exporter des produits de pêche et des denrées agricoles provenant Sahara occidental. La cour a déclaré que les accords violaient le principe d’autodétermination du Sahara occidental, soulevant des questions sur les perspectives futures de coopération entre le Maroc et l’UE.

L’Espagne a amélioré ses relations auparavant tendues avec le Maroc en 2022, en soutenant le projet de Rabat d’accorder une autonomie au Sahara occidental sous la souveraineté marocaine, une position également défendue par les États-Unis et la France. Nasser Bourita a déclaré que la relation entre l’Espagne et le Maroc connaissait actuellement « son meilleur moment », et que son pays visait une coopération et des investissements accrus de son voisin européen.