L’eurodéputé E. Andrieu demande à l’Europe d’annuler la dérogation française
TNC le 27/08/2020 à 13:56
Alors que le gouvernement a annoncé sa volonté de revenir sur l’interdiction des néonicotinoïdes suite aux difficultés rencontrées par les betteraviers, le député européen Eric Andrieu a déposé le 26 août une demande de procédure d’annulation auprès de Bruxelles pour suspendre la dérogation française.
« L’Europe pourrait faire annuler la décision française sur les néonicotinoïdes », affirme le député européen Eric Andrieu (Socialiste), qui a déposé auprès de la Commission européenne une demande de procédure d’annulation de la dérogation française.
L’Europe peut faire annuler la décision française de réautoriser les #neonicotinoides
— Eric Andrieu (@EricAndrieuEU) August 26, 2020
Je déposerai ce matin une demande d’annulation auprès des autorités européennes compétentes!
Utiliser ces #pesticides tueurs d’#abeilles va contre l’intérêt général. https://t.co/lZJYNPxsdL
La France, qui a interdit en 2018 l’usage des néonicotinoïdes (NNI), a en effet annoncé début août sa décision de les réintroduire pour certains usages, essentiellement pour permettre aux betteraviers de lutter contre les pucerons porteurs de la jaunisse et qui pourraient causer cette année des pertes de production jamais connues. Devant l’absence, aujourd’hui, d’alternatives aux NNI en enrobage de semences, c’est toute la filière sucrière française qui se trouvait menacée.
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« Cette décision de dérogation doit être suspendue par les autorités européennes en vertu de l’article 53 du règlement européen sur les produits phytopharmaceutiques qui permet à la Commission de suspendre ou d’annuler une dérogation nationale abusive quant à l’utilisation de produits chimiques », indique de son côté Eric Andrieu qui estime que cette décision va à l’encontre des engagements nationaux et européens en matière de protection de la biodiversité et de l’environnement.
Une dérogation également amère pour la ministre de l’Ecologie
Annoncée par le gouvernement, la dérogation reste difficile à accepter par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui avait été aux manettes de cette interdiction en tant que secrétaire d’État à la biodiversité, lors du précédent quinquennat. En déplacement dans le Loiret, le 25 août, la ministre a déclaré que la ré-autorisation des NNI pour la betterave était « un choix que je regrette énormément et qui me met en colère », a-t-elle admis, regrettant que la mise en œuvre de la loi n’ait pas été suffisamment anticipée pour la betterave.
Autoriser par dérogation un usage des néonicotinoïdes n’est pas une décision facile. Mais cette dérogation – temporaire et très encadrée – est la seule solution possible à court terme pour éviter l’effondrement de la filière sucrière en France. 1/13 ⤵️
— Barbara Pompili (@barbarapompili) August 10, 2020
La ministre entend donc accélérer le développement d’alternatives, pour les néonicotinoïdes mais également pour le glyphosate. « Cela demande un accompagnement », a-t-elle insisté, précisant que le plan de relance pourrait le financer.
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