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LOA : défenseurs de l’environnement dénoncent une régression « sans précédent »


AFP le 20/02/2025 à 10:16

Les associations de défense de l'environnement s'insurgent contre la loi d'orientation agricole, sur laquelle un accord a été trouvé mardi au Parlement et qui pourrait être adoptée aujourd'hui, dénonçant des « régressions environnementales sans précédent » et une « loi contre l'environnement ».

La Fondation pour la nature et l’homme (FNH) a appelé mercredi dans un communiqué « au rejet du projet de loi d’orientation agricole lors du vote final au Sénat ainsi qu’à la plus grande vigilance et fermeté », dénonçant une « loi régressive » qui constitue un nouveau « recul » pour l’environnement.

« Nous restons consternés par la promotion d’un modèle agricole productiviste » dans le texte, qui « facilite la construction et l’agrandissement d’élevages intensifs ».

Concernant les pesticides, le texte « traduit la volonté des sénateurs d’abandonner toute volonté politique de réduire leurs usages, y compris pour les néonicotinoïdes, alors que leurs effets sur la santé sont documentés et alarmants », fustige l’association.

Pour un collectif d’ONG, comprenant notamment la Ligue pour la protection des oiseaux, France nature environnement ou encore WWF, le texte qui pourrait être adopté « introduit des dérogations massives aux réglementations environnementales en vigueur, au détriment des avancées écologiques indispensables à la transition agricole ». Dans un communiqué diffusé mardi, ces ONG « dénoncent avec force les régressions environnementales sans précédent prévues dans le texte ».

« Reculs inédits »

« Ces reculs inédits rompent avec des décennies de progrès en matière de protection de l’environnement. À l’heure où l’effondrement de la biodiversité et le réchauffement climatique imposent un profond changement de paradigme dans nos modes de production et de consommation alimentaires afin de réconcilier l’agriculture et la nature, ce projet de loi perpétue à l’inverse un système productiviste obsolète et délétère » conclut le communiqué en demandant au gouvernement de « renoncer à ces mesures ».

Greenpeace France avait déjà qualifié lundi ce texte de « dangereux » et de « régression historique pour l’environnement en France ». L’association dénonce notamment la mesure phare du texte qui érige l’agriculture au rang « d’intérêt général majeur ».

« Derrière ces formulations juridiques floues se cache une intention politique très claire de la part du gouvernement et d’une partie des syndicats agricoles : contourner certaines législations environnementales afin de favoriser des projets à fort impact environnemental, comme les mégabassines ou les installations classées pour la protection de l’environnement en élevage », estime Greenpeace.

« L’urgence climatique et la survie d’une agriculture durable exigent des politiques courageuses et responsables, à l’opposé des logiques destructrices et court-termistes consacrées par ce texte », conclut l’ONG.