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L’or brille, le cuivre et le sucre plient


AFP le 12/07/2024 à 18:35

Le prix de l'or a grimpé sur la semaine, poussé par les perspectives de baisse des taux de la Réserve fédérale américaine dès septembre, renforcées avec la baisse de l'inflation en juin aux Etats-Unis.

Après un semestre d’incertitude, l’inflation américaine semble enfin prendre la bonne direction, alors que l’indice CPI pour le mois de juin a fortement ralenti, selon un rapport publié jeudi.

Sur un an, l’indice CPI est retombé à 3 % en juin, contre 3,3 % en mai. Il s’agit du deuxième mois de baisse, alors qu’en avril l’inflation était repartie à la hausse.

« Jeudi, les prix de l’or ont augmenté de près de 2% après la publication des chiffres de l’inflation américaine », souligne Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

« Les investisseurs sont désormais convaincus que la première baisse des taux interviendra en septembre », poursuit-il, ce qui a entrainé « un affaiblissement du dollar et une baisse des rendements des bons du Trésor, une dynamique qui soutient le prix du métal précieux ».

Le billet vert et les bons du Trésor américain sont des valeurs refuges concurrentes à l’or et leur dépréciation profite au métal jaune.

L’indice des prix de gros aux Etats-Unis publié vendredi, qui mesure la hausse des prix côté producteurs, a cependant terminé en légère hausse en juin, après une baisse inattendue le mois précédent, notamment du fait d’une accélération des prix dans les services, tempérant les gains de l’or en fin de semaine.

Vers 13h45 GMT (15h45 à Paris), l’once d’or s’échangeait à 2.402,40 dollars, contre 2.392,16 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Le cuivre à la traine

Les cours du cuivre ont légèrement baissé sur la semaine sur le London Metal Exchange (LME), ne profitant pas de la dynamique positive sur les marchés avec la baisse de l’inflation américaine en raison de l’abondance des stocks.

« Le prix du cuivre n’a pas profité hier des espoirs renouvelés en matière de taux d’intérêt » avec la baisse de l’inflation sur un an en juin aux Etats-Unis, commente Barbara Lambrecht, analyste de Commerzbank.

D’ordinaire, une baisse du dollar encourage les achats de matières premières libellées en dollars comme le cuivre, en augmentant le pouvoir d’achat des investisseurs. Et les baisses de taux ont aussi tendance à apporter un soutien aux cours, le marché s’attendant à une croissance renforcée et donc une plus forte demande de cuivre.

Fortement utilisé dans l’industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est d’ailleurs connu pour refléter l’état de santé de l’économie mondiale, d’où son surnom de Docteur Cuivre (Dr Copper). Mais « la hausse continue des stocks de cuivre enregistrée au LME reste un fardeau », explique M. Lambrecht.

Selon l’analyste, les stocks de cuivre à la Bourse des métaux de Londres sont désormais aussi élevés qu’en octobre 2021, « un signal clair d’offre excédentaire ».

Sur le LME, la tonne de cuivre coûtait 9.847,50 dollars, contre 9.944 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Le sucre fond

Les cours du sucre ont baissé sur la semaine, plombés par une importante production de sucre au Brésil, laissant entrevoir un volume de production bien supérieur à la saison précédente.

L’offre « plus importante du Brésil, qui est également le plus grand exportateur mondial (…), a exercé une pression sur le prix du sucre ces derniers mois », commente Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

L’association industrielle nationale brésilienne Unica indique que la production de sucre dans la principale région productrice du pays a augmenté de 20% au cours de la deuxième quinzaine de juin par rapport à la même période de l’année dernière.

Dans cette région, « depuis le début de la campagne en avril, la production de sucre a totalisé 14,2 millions de tonnes », soit « 16 % de plus qu’à la même période de l’année dernière », souligne M. Fritsch.

« L’augmentation de la production a été stimulée par (…) une teneur en sucre légèrement plus élevée dans la canne à sucre et une proportion légèrement plus élevée de cannes à sucre utilisée par les sucreries pour la production de sucre au lieu de la production d’éthanol », explique l’analyste.

Ces données laissent entrevoir un volume de production nettement plus élevé pour la campagne 2024-2025 en cours que lors de l’année précédente.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 19,41 cents, contre 20,14 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre également valait 546,20 dollars contre 571,70 dollars le vendredi précédent à la clôture.