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Michel Barnier a reçu la FNSEA, qui l’attend vendredi en Auvergne


AFP le 02/10/2024 à 16:47
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Après son discours de politique générale, Michel Barnier sera en Auvergne vendredi au Sommet de l'élevage. (© Compte twitter Michel Barnier)

Le Premier ministre Michel Barnier a reçu mercredi à Matignon une délégation de la FNSEA, qui attend sa visite vendredi au Sommet de l'élevage à Cournon-d'Auvergne et insiste sur la tenue des engagements pris par le précédent gouvernement à l'égard du monde agricole.

« Il nous a confirmé qu’il irait à Cournon vendredi et que sur ce plan-là, il prendrait des décisions », a dit Arnaud Rousseau, le président du syndicat, qui a renouvelé ses demandes de mesures d’urgence, notamment pour les éleveurs confrontés à des épidémies dans les troupeaux de vaches et de brebis.

« La préoccupation du Premier ministre sur les aspects budgétaires (le déficit de la France, NDLR) nous est apparue comme étant très importante, mais nous lui avons redit que, nous concernant, les engagements en agriculture étaient faits pour être tenus et qu’il n’y a pas de marge de manœuvre sur ce sujet », a-t-il expliqué dans une vidéo destinée à ses adhérents.

« En revanche nous sommes prêts à travailler sur les sujets de plus long terme et consentir à des efforts comme il en sera demandé au reste des secteurs. Mais pour le moment, répondons aux urgences, aux engagements pris par son prédécesseur, ce sont les conditions pour pouvoir avancer en confiance », a-t-il ajouté.

Le syndicat agricole majoritaire a été reçu pendant environ une heure, pour la première fois depuis l’entrée en fonction du Premier ministre LR.

Sur la demande de prêt garanti par l’Etat (PGE), destiné à soutenir la trésorerie des agriculteurs en crise, le Premier ministre a « demandé quelques jours supplémentaires pour regarder ce qu’il est possible de fair », a aussi indiqué M. Rousseau, qui lui a « redit que la situation est explosive » dans les campagnes.

Mardi, dans sa déclaration de politique générale, Michel Barnier a annoncé que le projet de loi d’orientation agricole, dont le parcours parlementaire a été interrompu par la dissolution de l’Assemblée nationale, serait « repris sans délai ».

Ce texte, qui acte notamment de mesures de simplification et de facilitation de projets d’irrigation ou d’élevage, répondait à des revendications prioritaires des syndicats majoritaires exprimées lors des manifestations de l’hiver.

Pierrick Horel, le patron des Jeunes Agriculteurs, syndicat allié à la FNSEA, a indiqué s’être entretenu mercredi au téléphone à sa demande avec le chef du gouvernement, « pour lui rappeler la gravité de la situation », « particulièrement exacerbée » chez des jeunes disposant de moins d’expérience ou de moindres amortisseurs financiers que leurs aînés.

Reconnaissant les défis budgétaires de l’Etat, M. Horel a plaidé pour « un ciblage des aides », plutôt qu’un grand plan général.

« J’ai senti un Premier ministre à l’écoute, plutôt pragmatique », a-t-il dit à l’AFP. « Il ne m’a pas vendu du rêve. Les promesses de l’ancien gouvernement ça va être compliqué, on le sait. C’est pour ça qu’on accepte de travailler, qu’on regarde mieux ce qu’on priorise ».

Cinquième syndicat agricole, le Modef a pour sa part estimé que l’agriculture allait « droit dans le mur avec le Premier ministre ». Le syndicat, qui demande des prix garantis par l’Etat, estime que « la loi du plus fort continuera de s’appliquer » dans les négociations avec les transformateurs et les distributeurs.