OFB : Agnès Pannier-Runacher demande que « cesse l’escalade verbale »
AFP le 30/01/2025 à 13:55
La ministre de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher a une nouvelle fois appelé jeudi à l'« apaisement » des tensions entre agriculteurs et Office français de la biodiversité, réclamant que « cesse l'escalade verbale » après des propos d'un syndicaliste agricole relayant des appels à « brûler » des voitures d'agents de l'OFB. (Article mis à jour à 15h56)
Evoquant lors d’une réunion de campagne pour les élections agricoles la volonté de militants de la Coordination rurale de durcir le ton, le secrétaire général du deuxième syndicat agricole Christian Convers a déclaré : « Une voiture de l’OFB qui entre dans une exploitation sera brûlée sur place. Ça va se passer comme ça », selon des propos rapportés mardi par Le Monde.
Ces appels à durcir la contestation se sont multipliés après la déclaration d’un syndicaliste de l’OFB comparant les agriculteurs refusant d’être contrôlés à des « dealers ». Des termes que Benoît Pradal, du syndicat SNAPE-FO, a dit ensuite « regretter ».
« Agnès Pannier-Runacher condamne avec la plus grande fermeté les propos (…) attribués à un représentant de la Coordination rurale. Ces menaces sont inacceptables et irresponsables », a réagi jeudi le ministère dans une déclaration à l’AFP, renouvelant son « soutien » aux agents de l’OFB « qui font l’objet d’attaques injustifiées ». La ministre appelle également « chacun à la responsabilité et à l’apaisement. Cette escalade verbale doit cesser », a-t-elle martelé.
Sollicitée par l’AFP, la ministre de l’agriculture Annie Genevard a dénoncé des « propos inacceptables » et apporté son « total soutien aux agents de l’État ». « Les propos outranciers d’individus isolés, de part et d’autre, doivent cesser. Il est nécessaire de reconstruire des relations pacifiées », a-t-elle plaidé, affirmant que c’était le sens d’une récente circulaire prise avec Agnès Pannier-Runacher en faveur d’un port d’arme discret par les agents de l’OFB ainsi que de « l’usage de caméra piéton »
La direction de l’OFB a elle jugé « inacceptables » ces « déclarations dans le Monde du secrétaire général de la Coordination rurale appelant à la violence contre les agents » de l’OFB qui « exercent leurs contrôles dans le strict respect des lois » « Les signalements et plaintes nécessaires sont en cours », ajoute l’organisme public, appelant à l’« apaisement et au respect mutuel ».
Sollicité par l’AFP, Christian Convers a lui déclaré « maintenir » ses propos qui ne sont selon lui que des remontées du terrain, témoignant de l’exaspération des agriculteurs qui jugent les contrôles par des agents armés de l’OFB trop pressants et intimidants et qui n’ont « pas supporté d’être comparés à des dealers ».
« J’ai rapporté ce que j’ai entendu. (…) Les agriculteurs ont dit : « si l’OFB revient sur une exploitation, on ne s’en prendra pas aux personnes, mais les voitures seront brûlées sur place ». Voilà ce que j’ai dit et je le maintiens puisque je l’ai entendu », a-t-il dit. « Je vous le redis, je n’ai rien à retirer. (…) C’est ce que moi j’ai entendu sur le terrain, donc je ne vais même pas les condamner ces propos-là. Les agriculteurs, ils n’en peuvent plus », a-t-il affirmé.
Un « mission flash » interministérielle, dont le rapport non public date de décembre, conclut pourtant que les conflits entre agriculteurs et agents de l’OFB sont en fait très rares. Seules « 180 situations relationnelles conflictuelles » ont été répertoriées sur « un total d’environ 400 000 contrôles », est-il indiqué dans ce document dont l’AFP a obtenu copie. « Il n’y a pas de solution miracle, la clé étant avant tout dans la volonté des différentes parties d’améliorer leurs relations » et de « mieux se connaître, se comprendre, s’accepter », conclut ce rapport.
Ces nouvelles tensions interviennent à la veille d’une journée de protestations des agents de l’OFB, inquiets pour leur sécurité et réclamant davantage de soutien des pouvoirs publics, après avoir vu plusieurs politiques dont le Premier ministre, remettre en cause la légitimité et les méthodes de l’organisme public.