Peste porcine : la FNP appelle à tuer les sangliers d’une zone frontalière
AFP le 11/09/2024 à 15:05
Des syndicats agricoles pressent mercredi la France d'organiser des battues massives pour éliminer « tous les sangliers » dans une zone autour de la frontière franco-allemande pour éviter l'introduction de la peste porcine africaine, ultra mortelle pour les porcs et désastreuse pour l'économie de l'élevage.
« Nous demandons en urgence (…) une zone blanche de part et d’autre de la frontière franco-allemande à l’ouest du Rhin, dans laquelle tous les sangliers devront être éliminés », écrivent dans un communiqué plusieurs organisations du syndicat agricole majoritaire FNSEA : les fédérations départementales du Bas-Rhin et de Moselle ainsi que l’association des producteurs de porcs FNP. Il s’agit de « prévenir l’entrée » en France de la fièvre porcine africaine alors que le virus est « depuis quelques semaines aux portes du Bas-Rhin et de la Moselle ».
Selon le dernier bulletin de la plateforme française de surveillance des maladies animales, daté du 10 septembre, « le cas le plus proche de la frontière avec la France reste à 78 km ». Les syndicats évoquent désormais une distance de 60 km et soulignent qu’« un sanglier peut parcourir 20-30 km par jour notamment en période de chasse ».
Non transmissible aux humains, la peste porcine africaine (PPA) est une maladie hémorragique virale dont le taux de mortalité est proche de 100 %. Elle se propage notamment via les sangliers et peut mettre un coup d’arrêt aux exportations de viande.
La France, troisième producteur de porcs de l’Union européenne, a jusqu’ici échappé à la PPA qui sévit chez ses voisins, en Italie du Nord et en Allemagne.
La PPA avait été détectée sur des sangliers en Belgique en 2018-2019, poussant à l’époque la France à ériger une clôture d’environ 130 km à la frontière et à délimiter une zone blanche, dépeuplée de sangliers.
Le virus peut passer d’un pays à l’autre via les roues des véhicules ou un sandwich contenant de la charcuterie issue d’un animal contaminé.
Les syndicats agricoles demandent au gouvernement de « constituer un stock préventif de clôtures » et d’organiser « un audit biosécurité systématique » chez tous les détenteurs de porcs de la zone frontalière. Ils appellent à ordonner un « arrêt d’activité » en cas de manquement aux règles visant à rendre les élevages imperméables aux maladies.
Un élevage touché par le virus est généralement décimé en peu de temps, et les autorités vétérinaires doivent veiller à une mise en quarantaine et à un abattage stricts des animaux.