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Phyteis soutient un cadre réglementaire adapté pour les produits phytos


TNC le 17/02/2025 à 17:38
YvesPicquetetEmmanuellePabolleta

Phyteis plaide en faveur de la création d'un conseil d'orientation des produits phytopharmaceutiques. (© TNC)

Lors de sa conférence de presse annuelle, Phyteis a fait le point sur les volumes de vente de produits phytopharmaceutiques. L'occasion aussi de rappeler les attentes de ses entreprises adhérentes pour « un cadre réglementaire adapté aux enjeux de souveraineté et de compétitivité de l'agriculture ».

« Marquée par la crise agricole, l’année 2024 constitue un tournant pour la transition du secteur. Plus que jamais, elle a mis en lumière l’ampleur de ses défis, en premier lieu desquels le changement climatique, la souveraineté alimentaire et la compétitivité des filières. Tous les acteurs en ont pris conscience : l’évolution du cadre réglementaire national doit en tenir compte par une approche souple et un rythme adapté », a déclaré Yves Picquet, président de Phyteis, à l’occasion de la conférence annuelle de l’organisation, qui représente près de 90 % du marché français de la protection des plantes.

Dans une démarche de transparence, Phyteis souhaite « faire entendre la voix de ses 18 entreprises adhérentes pour soutenir une agriculture en transition depuis plusieurs années ».

Baisse des volumes de matières actives vendues

En 2023, 48 491 t de matières actives ont été vendues par les adhérents de Phyteis à la distribution en France, contre 64 898 t en 2022, confirmant « une baisse structurelle observée depuis plus de 20 ans. Le volume des ventes a ainsi reculé de 38,3 % depuis 2008, année de lancement du plan Écophyto et de 59,8 % depuis 1999 », indique Emmanuelle Pabolleta, directrice de l’organisation.

« Ce résultat s’explique par un moindre recours aux produits phytopharmaceutiques de synthèse mais également par le développement des matières utilisables en agriculture biologique (UAB) et en biocontrôle. Près d’un tiers des volumes de substances actives vendues à la distribution en 2023 sont représentées par les UAB, dont la part a augmenté de près de 8 % depuis 2010. »

Les adhérents de Phyteis ont réalisé en 2024 un chiffre d’affaires total de 2,2 milliards d’euros contre 2,4 milliards d’euros en 2023 (- 9,16 %). « Sur un an, la répartition des ventes de matières actives phytopharmaceutiques reste également stable en valeur, avec 41,8 % de produits herbicides, 32,3 % de produits fongicides, 15,7 % de produits divers (régulateurs, molluscicides…) et 10,1 % de produits insecticides vendus en 2024. La part de chiffre d’affaires de la filière issue du biocontrôle a augmenté de 70 % depuis 2018 pour atteindre, en 2024, quasiment 6 % ».

« Favoriser l’innovation »

Les fabricants de produits et de solutions de protection des cultures ont tenu à rappeler « leur engagement auprès de toutes les agricultures dans le développement d’une approche dite « combinatoire », qui réunit 4 familles de solutions complémentaires pour lutter contre les bioagresseurs : l’agronomie digitale, la bioprotection, les biotechnologies et la phytopharmacie, utilisée de façon ciblée lorsqu’aucune autre alternative efficace n’est disponible ».

« Cela passe par l’intégration de certaines priorités dans les réglementations françaises et européennes ». « Concernant la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, les adhérents de Phyteis s’accordent notamment autour de trois sujets » :

– la fin des distorsions de concurrence : « il est impératif que les agriculteurs français disposent des mêmes solutions que leurs homologues européens » ;

– l’abrogation de la séparation du conseil et de la vente ;

– la création d’un conseil d’orientation des produits phytopharmaceutiques pour « enrichir le travail d’inventaire réalisé par le comité des solutions. Notre objectif est de fluidifier la procédure d’instruction des dossiers, tout en respectant le cadre européen harmonisé pour faire en sorte que les innovations arrivent le plus vite possible sur le marché ». 

Enfin, au plan européen, Phyteis appelle à « la reprise urgente du processus réglementaire sur les biotechnologies, en cohérence avec les faits scientifiques et les réglementations internationales existantes. Cela doit permettre d’éviter les distorsions de concurrence avec le reste du monde, lever les freins relatifs aux perspectives de R&D et réduire les contraintes à l’obtention de la mise en culture des NGT pour que les agriculteurs disposent enfin des outils nécessaires à une agriculture compétitive et durable ».