Accéder au contenu principal

Premier bilan sur la qualité de la récolte 2024 avec des situations contrastées


TNC le 19/08/2024 à 17:40
LivraisonAlacoopErative

Ces premières tendances sur la qualité des grains 2024 seront affinées au cours des prochaines semaines, au fil des analyses en laboratoire. (© Stéphane Leitenberger, tous droits réservés)

FranceAgriMer, Arvalis et Terres Inovia livrent un premier bilan qualité de la récolte 2024 : « Des semis jusqu’à la récolte, la campagne 2023-24 a été particulièrement pluvieuse, entraînant une production de céréales à paille, de pois protéagineux et dans une moindre mesure de colza, plus faible qu’espérée ».

« Cette année encore, plus qu’à l’accoutumée, les situations sont contrastées en fonction des dates de semis, des types de sols, de la luminosité et du recours à des variétés plus ou moins résistantes aux risques biotiques », indiquent FranceAgriMer, Arvalis et Terres Inovia dans un communiqué commun.

En cause : « les pluies incessantes depuis mi-octobre qui ont perturbé les interventions des agriculteurs des semis jusqu’aux chantiers de récolte. Le défaut de rayonnement pendant la floraison ou en fin de cycle a également affecté le développement de certaines cultures. Seules les régions du Sud de la France présentent un bilan climatique un peu différent », rappellent les trois organismes.

Blé tendre : une récolte en repli mais des taux de protéines et des indices de chute d’Hagberg satisfaisants

Le ministère de l’agriculture estime la production de blé tendre 2024 à 26,3 Mt. Un recul de 24 % par rapport à la moyenne sur cinq ans, lié à des surfaces en baisse de 10,8 % (4,2 Mha en 2024) et des rendements décevants, à l’exception de l’extrême Sud-Est.

Sur le plan de la qualité, « les teneurs en protéines sont contrastées selon les régions, la moyenne nationale semble assez proche de celle observée l’an dernier. La récolte s’annonce globalement satisfaisante concernant les indices de chute d’Hagberg », notent FranceAgriMer et Arvalis.

« En revanche, les poids spécifiques sont très irréguliers sur l’ensemble du territoire, en fonction des pluies et de l’ensoleillement. Les moyennes régionales sont assez faibles sur la moitié est du pays, correctes à bonnes sur la moitié ouest. Un travail approprié du grain par les collecteurs permettra d’améliorer ce critère pour les lots proches du seuil contractuel. »

Une situation disparate en blé dur

En blé dur, la situation s’avère également très hétérogène entre bassins de production, « mais aussi au sein de chaque bassin » :

– « Les rendements constatés dans l’extrême Sud-Est sont bons, avec des teneurs en protéinesun peu faibles dans certaines situations. Les poids spécifiques, les taux de mitadin et de moucheture sont généralement d’un bon niveau. Dans cette zone de production, seule une partie de Rhône-Alpes est plus contrastée, conséquence des conditions climatiques locales. »

– « L’hétérogénéité des rendements est très marquée dans le Sud-Ouest mais les poids spécifiques y sont généralement bons, avec des valeurs supérieures à la campagne précédente. Les teneurs en protéines sont irrégulières, d’assez faibles à correctes. Le taux de mitadinage est important dans certains secteurs. »

– « Dans le Centre, la hausse des surfaces par rapport à l’an dernier permet de compenser partiellement la baisse des rendements. Les teneurs en protéines sont majoritairement correctes. Les taux de mitadinage et de moucheture semblent satisfaisants dans la majorité des cas. Seuls les poids spécifiques sont inhabituellement faibles. »

– « Dans le Centre-Ouest, les rendements sont très hétérogènes et les teneurs en protéines plus basses qu’à l’accoutumée. Les poids spécifiques sont légèrement plus faibles que ceux de la campagne précédente.»

Estimée à 1,2 Mt, la production française de blé dur affiche un recul important de – 17 % par rapport à la moyenne 2019-2023.

En orges, des calibrages corrects voire bons

« Malgré les conditions difficiles au moment des semis, les producteurs ont pu sécuriser les implantations d’orge d’hiver (- 2 % pour les surfaces 2024 par rapport à la moyenne quinquennale). Mais avec des rendements en baisse, la production est estimée à 7,2 Mt, soit un recul de 15 % par rapport à 2019-2023. »

FranceAgriMer et Arvalis précisent que « les teneurs en protéines, bien que variables selon les territoires, devraient répondre aux attentes des clients dans la majorité des cas, notamment pour le débouché brassicole. Si les poids spécifiques sont faibles, les calibrages des orges brassicoles sont généralement corrects ».

Du côté des orges de printemps, « les surfaces, en progression par rapport à 2023, atteignent 573 000 ha mais restent en recul par rapport à la moyenne cinq ans. Avec un rendement moyen à 56,4 q/ha, la production s’élèverait à 3,2 Mt (- 6 % par rapport à 2019-2023). Les teneurs moyennes en protéines oscillent entre 9 et 10,5 % selon les régions. Les poids spécifiques sont faibles, mais les calibrages sont d’un bon niveau. »

Une très bonne teneur en oméga-3 pour les colzas

« Avec plus de 1,3 Mha récoltés, les surfaces en colza se maintiennent à un niveau similaire à l’année précédente. Si le rendement moyen s’établit autour de 29,5 q/ha, en deçà de la moyenne quinquennale, la culture a fait preuve de résilience malgré les pluies, grâce à un bon démarrage à l’automne. La production finale s’établirait autour de 3,9 Mt, en progression de 4 % par rapport à la moyenne des 5 dernières années », rappellent FranceAgriMer et Terres Inovia.

Selon les analyses, les organismes relèvent une qualité globale « tout à fait correcte » de la récolte. « Les teneurs en huile varient selon un gradient Ouest Est habituel avec une moyenne nationale attendue légèrement sous la tendance pluriannuelle de 43,5 % aux normes. La teneur en oméga-3 serait significativement supérieure de 0,5 à 1 point selon les régions. »

Une récolte de pois d’hiver réduite mais riche en protéines

Les conditions météo de la campagne ont également perturbé les semis et réduit les surfaces de pois à 164 000 ha (- 18 % sur un an) et près de 60 % des surfaces en pois d’hiver n’ont pu être récoltées. « La féverole d’hiver et dans une moindre mesure les pois de printemps ont mieux résisté aux intempéries. Selon les dernières estimations d’Agreste, le rendement moyen national s’établirait autour de 28 q/ha pour les protéagineux pour une production évaluée à 685 000 t. Le rendement moyen s’annonce a priori satisfaisant en féverole. »

Côté qualité, « les graines de pois d’hiver qui ont pu être récoltées, plutôt de petite taille, sont très riches en protéines. Pour le pois de printemps et la féverole, les teneurs en protéines s’annoncent plus conformes aux valeurs habituelles. »