Quelle laiterie a le mieux payé les producteurs laitiers en 2022 ?
TNC le 23/12/2022 à 06:03
En cette fin d’année, la FNPL dresse un bilan de l’écart entre le prix conforme, basé sur les indicateurs interprofessionnels, et les prix réellement payés par les entreprises. Si aucun industriel n’a atteint le prix conforme, Savencia s’en approche le plus, à 9 euros d’écart, tandis que Sodiaal accuse 47,5 euros de différence.
En cette fin d’année, la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) dresse un bilan des prix payés par les entreprises laitières à leurs producteurs, et analyse l’écart entre ce prix et le prix conforme déterminé par l’interprofession. Entre les quatre entreprises étudiées – Agrial, Savencia, Sodiaal et Lactalis – des différences importantes existent, mais aucune n’atteint au final le prix conforme sur l’année.
Pour rappel, ce prix conforme est calculé de la façon suivante : prix de revient x 60 % + prix allemand = 20 % + valeur beurre/poudre x 20 %, explique Daniel Perrin, secrétaire général de la FNPL, qui établit ce bilan dans une vidéo.
Un prix qui, au-delà de son utilité concrète, « donne une idée de la sérénité et de la viabilité d’une entreprise » dans la mesure où elle peut ou non s’en rapprocher, estime-t-il.
Lactalis finit l’année à 8 euros du prix conforme
Si Lactalis a commencé l’année en suivant globalement la hausse du prix conforme, le troisième trimestre a marqué une rupture avec une volonté de retrouver les anciennes habitudes, explique Daniel Perrin, mais la crainte du médiateur a permis le retour de la hausse au 4e trimestre, et finit à 8 euros du prix conforme. En moyenne, l’entreprise a payé le lait 425,1 € les 1 000 litres sur l’année, contre un prix conforme calculé pour Lactalis à 453,6 €, soit une différence de 28,5 euros.
Sodiaal clairement à la traine
Pour le bilan de Sodiaal, la FNPL a utilisé la formule de prix de l’entreprise, à savoir 90 % de lait A et 10 % de lait B. On constate ainsi une « petite catastrophe » sur le prix du lait à partir de juin, explique Daniel Perrin. « En janvier on va avoir 483 euros en 38/32 j’espère que c’est le début d’une rémunération du producteur et pas un coup politique pour calmer les ardeurs », souligne-t-il. Sur l’année, l’écart reste substantiel et, « au-delà de la rémunération des producteurs, peut aussi inquiéter les sociétaires de Sodiaal », estime le secrétaire général de la FNPL. Au final, le prix moyen payé sur l’année est de 403,8 euros les 1000 litres, soit 47,5 euros de différence par rapport au prix conforme.
Savencia, le bon élève
Savencia a, presque à chaque début de trimestre, payé au-dessus du prix conforme, à part au quatrième trimestre. Globalement, l’entreprise reste proche du prix conforme, davantage que les autres entreprises. Néanmoins, « quand on regarde les prix payés partout en Europe même si c’est le meilleur français, il n’y a pas non plus de quoi pavoiser », tempère Daniel Perrin qui, même s’il ne demande pas un alignement sur les prix européens, car il faudrait dans ce cas s’y conformer également quand les prix sont en forte baisse, dénonce un écart bien trop important de plus de 100 euros avec les pays voisins.
Prix décevant pour Agrial, en tête en 2021
Quant à Agrial, la courbe ressemble un peu à celle de Sodiaal, avec un prix plutôt proche du prix conforme au premier semestre puis un décrochage en juillet, constate la FNPL. En moyenne, le prix payé sur l’année est de 427,7 euros, contre un prix conforme à 457,7 euros les 1 000 litres.
On note ainsi des disparités importantes entre les entreprises, et si des critiques mettent en cause la réactivité de l’indicateur, pour Daniel Perrin, le problème est surtout dans le non-respect de ce dernier. « S’il avait été respecté, on aurait tous été payés 20 euros de plus sur l’année », rappelle-t-il.