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Fiche de synthèse

Réforme, démarches, avantages… : tout savoir sur l’apprentissage


TNC le 12/08/2021 à 15:33
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L'apprentissage a encore connu un bel essor cette année en agriculture ! Le ministre de l'agriculture l'a souligné lorsqu'il a dévoilé le taux de réussite aux examens agricoles de juin 2021. L'occasion de revenir, cet été, sur ce dispositif : la réforme qui a relancé son développement, ses atouts, les quelques freins qui demeurent encore et surtout la marche à suivre pour embaucher un apprenti ou trouver un maître d'apprentissage.

Sur l’année scolaire 2020-2021, l’apprentissage en agriculture est encore en nette progression : le nombre d’apprentis a augmenté de 22 % pour atteindre le chiffre de 45 717, du CAP au Master. C’est ce qu’a mis en avant le ministère de l’agriculture, début juillet, alors qu’il annonçait les résultats aux examens agricoles. L’année passée, l’effectif d’apprentis avait déjà progressé de 20 % et en 2019, première année d’application de la réforme de l’apprentissage, de 16 %, ce dernier pourcentage concernant tous les secteurs d’activité et pas que l’agriculture.

Une réforme porteuse

Cette réforme, votée dans la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5 septembre 2018, a atteint ses objectifs : rendre le dispositif plus attractif pour les jeunes et surtout les employeurs, c’est-à-dire plus souple et avec un meilleur accompagnement financier.

Parmi les mesures phares pour les apprentis :

  • l’extension de la limite d’âge à 30 ans ;
  • la réduction de la durée minimale du contrat à 6 mois ; 
  • un salaire majoré de 30 €/mois ;
  • et une aide de 500 € pour le permis de conduire.

Et pour les maîtres d’apprentissage :

  • une aide mensuelle unique (4 125 € maximum la 1ère année, 2 000 € la 2e et 1 200 € la 3e) et non plus quatre différentes ;
  • des dérogations plus faciles au niveau du temps de travail maximal ;
  • un assouplissement des conditions de rupture de contrat ;
  • une meilleure implication des professionnelles pour mieux répondre à leurs besoins.

Avec la crise sanitaire, l’aide à l’embauche d’un apprenti est majorée, depuis le 1er juillet 2020 et jusqu’à fin 2021, à 5 000 € maximum s’il a moins de 18 ans, et à 8 000 € maximum s’il est majeur.

De multiples atouts

L’apprentissage présente de multiples atouts.

Pour les jeunes, il permet d’allier la théorie à la pratique, de prendre conscience des spécificités du métier d’agriculteur et de savoir plus concrètement s’ils veulent l’exercer plus tard. Ainsi, c’est une excellente passerelle vers l’emploi d’exploitant agricole ou salarié d’exploitation. Certains producteurs embauchent en salariat leur apprenti, voire leur proposent de s’associer et parfois de reprendre la ferme.

Pour les maîtres d’apprentissage, le dispositif apporte un appoint de main-d’œuvre à moindre coût. Il leur donne l’opportunité de partager leurs savoirs et savoir-faire, et de pouvoir travailler et échanger, notamment sur les pratiques et le métier, avec quelqu’un, d’une autre génération, en outre. Mais il faut aimer former et partager.

Quelles démarches ?

Mais alors comment faire pour prendre un apprenti ? Et à l’inverse, trouver un contrat d’apprentissage ? Comme pour recruter un salarié agricole, un certain nombre de démarches sont à effectuer :

  • analyser son besoin en main-d’œuvre ;
  • élaborer un profil de candidat ;
  • définir les missions/tâches/horaires ;
  • diffuser l’annonce, mener les entretiens d’embauche ;
  • finaliser le recrutement (choix du jeune, salaire…) ;
  • réaliser les démarches administratives et réglementaires (contrat, déclaration unique d’embauche, visite médicale).

Quelques freins encore à lever

Quelques freins subsistent cependant, lié à la méconnaissance et à une image pas toujours très bonne de l’apprentissage, qui serait réservé à tort aux élèves en difficulté scolaire et sociale. Surtout, Philippe Poussin, secrétaire général du Cneap (Conseil national de l’enseignement agricole privé), craint que son développement ne soit freiné par un tarissement des fonds alloués par l’État au dispositif, dont l’essor a été plus rapide que prévu. 

Ils témoignent avec enthousiasme

Quand on sort de l’apprentissage, on est prêt !

Pour le moment, les jeunes qui ont choisi la voie de l’apprentissage en sont ravis. « Je peux enrichir mon expérience avant de m’installer », fait valoir Pauline Sibert, 18 ans, apprentie sur une exploitation de polyculture-élevage dans la Creuse. Son maître d’apprentissage, Nicolas Dupont, est lui aussi très satisfait : « Je laisse beaucoup d’autonomie aux apprentis. Au bout de quelques mois, on a des jeunes qui savent quoi faire, où aller, et peuvent prendre des responsabilités. » Jérôme Delouche s’est récemment installé dans le Loiret. « Quand on sort de l’apprentissage, on est prêt », estime-t-il.