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30 % à la retraite d'ici 5 ans

Renouveler les générations : un enjeu aussi chez les salariés agricoles !


TNC le 22/03/2023 à 12:54

Si 50 % des agriculteurs vont partir en retraite d'ici 10 ans, chez les salariés agricoles, ce serait 30 % dans les 5 années à venir ! Pour eux, le défi du renouvellement générationnel se pose aussi, alors que les difficultés de recrutement sont croissantes. D'où celui de renforcer l'attractivité de ces métiers, ont rappelé au salon de l'agriculture 2023 la fédération des Gieq (groupements d'employeurs pour l'insertion et l'emploi) et l'Anefa (association pour l'emploi et la formation agricoles).

Face au manque de main-d’œuvre en agriculture, « comment attirer de nouveaux profils pour répondre aux besoins de recrutement ? ». Une problématique à laquelle essaient de répondre les Geiq (groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification de personnes éloignées du marché du travail) en facilitant l’embauche de salariés agricoles : une douzaine de structures du réseau en emploient et en forment sur l’ensemble du territoire, dans des métiers variés, par le biais de l’alternance.

« Elles fédèrent 683 entreprises adhérentes et ont accompagné 640 salariés en parcours, avec un taux de réussite de 94 % à l’examen de formation et 76 % de sorties vers l’emploi, d’après l’observatoire 2022 sur l’activité 2021 des Geiq agriculture & espaces verts », détaille leur fédération nationale dans un communiqué publié à l’occasion du salon de l’agriculture.

« Les raisons des difficultés à recruter dans le domaine agricole sont multiples : pénurie de candidats, motivation insuffisante, inadéquation des compétences… », poursuit-elle. Plusieurs professions sont particulièrement en tension : « conducteur d’engins agricoles, agent tractoriste, de culture, d’élevage ou encore de conditionnement ».

Partons à la découverte du quotidien de Jean Rémi, agent d’élevage laitier.
Plus d’infos sur le métier ici : https://t.co/oI7GBkrsnU

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— ANEFA – Emploi & Formation en Agriculture (@oselagri_anefa) March 11, 2023

Le 2e employeur de France

« Comment rendre plus attractive la filière agricole, qui peine à cibler la jeunesse pourtant en quête de sens ? », c’est une question que se pose également l’Anefa (Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture). « Les 45 % de départs en retraite de chefs d’exploitation dans les cinq ans sont très souvent évoqués, les 30 % chez les salariés agricoles permanents beaucoup moins », fait remarquer de son côté, lors d’une conférence sur l’employabilité dans le secteur au Sia 2023, Dominique Boucherel, secrétaire général.

Dans le top 10 des professions, qui recrutent le plus.

« Avec près d’un million de salariés, dont 42 % de moins de 30 ans, l’agriculture est pourtant le deuxième employeur de France et recrute de manière continue », appuie-t-il. D’où la nécessité de renforcer la formation, et notamment l’apprentissage qui a le vent en poupe avec 20 000 contrats signés, auxquels s’ajoutent environ 1 000 contrats de professionnalisation. Pour autant, le rôle du maître d’apprentissage (qualités pédagogiques, temps consacré, etc.) devrait être davantage valorisé, via les aides entre autres, estime l’Anefa.

Deuxième employeur de France, le secteur de l’agriculture fait face à un enjeu de taille : celui du recrutement des jeunes. Un état des lieux de Nicolas Savary, directeur de l’ANEFA pour Groupe Studyrama à lire ici ???? https://t.co/1Fav5lNY31
#recrutement#agriculture#SIA2023

— ANEFA – Emploi & Formation en Agriculture (@oselagri_anefa) March 4, 2023

La fédération française des Geiq met en avant d’autres chiffres : « En 2022, selon Pôle Emploi, les métiers agricoles ont généré 257 390 projets de recrutement. Ils sont d’ailleurs dans le top 10 de ceux qui ont le plus recruté l’an passé. Par exemple, « agriculteur salarié » est la cinquième profession la plus recherchée en France, avec 75 000 embauches en projet. »

Accompagnement et formation à la carte

« Il existe une culture de l’emploi partagé en agriculture, liée à la saisonnalité des activités. Il est courant qu’un salarié travaille dans plusieurs entreprises. Le modèle Geiq s’adapte particulièrement bien à ce contexte grâce à la mise à disposition de personnes salariées en contrat de professionnalisation ou en apprentissage», souligne-t-elle aussi.

Principal intérêt : des démarches administratives moindres pour les agriculteurs, puisque les Geiq rédigent le contrat de travail et se chargent de toutes les formalités et déclarations. Autre avantage : ils  « proposent un parcours de formation à la carte en fonction des besoins de l’entreprise et des attentes de l’alternant », explique quant à elle Flavie Gobin du Geiq Agriqualif Pays de la Loire.

Ces CV, de prime abord, n’auraient pas été retenus.

L’offre est « diversifiée et permet d’acquérir et de développer des compétences spécifiques, en étroite collaboration avec le centre de formation et les acteurs du territoire », complète le Geiq Agri Limousin Périgord. Ainsi, des salariés, dont le CV n’aurait pas été retenu de prime abord, « bénéficient d’un véritable accompagnement et obtiennent une qualification ». Et finalement, ils s’intègrent très bien à l’exploitation agricole et donnent entière satisfaction.

70 % d’insertion professionnelle, 30 % de fidélisation

Pour accroître encore le développement de ces groupements d’employeurs dans le secteur agricole, et matérialiser les relations existant depuis longtemps avec les caisses locales de la MSA, la fédération française des Gieq et la Caisse centrale de la mutualité agricole ont d’ailleurs signé, le 3 mars au salon, une convention de partenariat nationale.

[Signature d’un partenariat avec la#MSA]
Ce matin, au Salon International de l’#Agriculture, la MSA et la fédération ont signé une convention dans le cadre d’un partenariat national.
L’occasion de concrétiser nos liens et de continuer le développement des #Geiq de ce secteur. pic.twitter.com/90IwhSMjTZ

— Fédération Française des Geiq (@FFGeiq) March 3, 2023

L’Anefa, pour sa part, accentue son travail sur l’attractivité des métiers agricoles. Plusieurs opérations ont été ou vont être organisées : journées découverte de différentes professions, job-datings, rendez-vous de l’emploi agri-agro au Sia en partenariat avec l’Apecita et la FNSEA sur la reconversion en agriculture, l’alternance, etc., les  villages métiers en juin au sein des marchés de producteurs…

#Endirect de la table ronde « Ose l’alternance dans l’agriculture » co-organisée par @oselagriculture @APECITAemploi@FNSEA et #OCAPIAT ???? #SIA2023pic.twitter.com/J1oLhE5671

— OCAPIAT (@ocapiat) March 1, 2023

Pour suivre l’évolution des mentalités dans les autres secteurs, « l’emploi en agriculture doit être considéré comme une étape dans un parcours professionnel, plutôt que comme un métier pour toute une carrière », préconise son directeur Nicolas Savary.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le taux d’insertion professionnelle est de 70 % mais le taux de fidélisation de seulement 30 %, ce qui illustre cependant la polyvalence et la capacité d’adaptation des travailleurs agricoles, selon son président Laurent Paillat.

L’emploi en agriculture : une étape, plus un métier pour une carrière.