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Revenus, prix planchers, les propositions du Modef aux élections chambres


TNC le 09/01/2025 à 17:56
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(© © TNC)

Plus petit syndicat agricole, le Modef ne « va pas renverser la table », mais défend un certain nombre de revendications pour maintenir un modèle d’agriculture familiale rémunérateur, avec un nombre d’agriculteurs important sur le territoire.

« L’essentiel pour nous, c’est le revenu des exploitants agricoles », rappelle ainsi Pierre Thomas, co-président du Modef. C’est d’autant plus essentiel que plus d’un tiers des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté, ajoute-t-il, et que le nombre de suicides dans la profession oscille entre 250 et 300 par an.

Pour assurer ce revenu, le syndicat défend la mise en place de prix minimums garantis par l’État. « On nous dit que si c’est mis en place, on va perdre des marchés à l’exportation, mais on les perdra de toute façon si on vend à perte », estime Pierre Thomas. Pour le Modef, cette mesure doit être complétée par un coefficient multiplicateur afin d’encadrer les marges.

Ces prix garantis s’avèrent d’autant plus nécessaires « qu’on ne pourra pas, nous, faire concurrence aux autres pays dans les conditions que l’on a », explique le co-président du Modef, face à des pays « qui ont des moyens de production que nous n’avons plus au niveau sanitaire ».  

Un modèle d’agriculture familiale à taille humaine

Pour atteindre 1 million de paysans en France, le Modef défend également plusieurs mesures en faveur de l’installation en agriculture : une aide complémentaire pour garantir un revenu à hauteur du Smic durant les cinq premières années, une aide à la transmission pour les cédants, ou encore un prêt à taux zéro plafonné à 30 000 € pour tout projet d’installation et des prêts bonifiés.

Il s’agit aussi de permettre aux paysans d’avoir une vie sociale décente, et d’assurer une retraite à hauteur du Smic.

Pour faciliter l’accès au foncier agricole, le Modef demande également à doter les Safer de moyens suffisants, sur les plans financier et juridique. « Elles doivent retrouver une indépendance », insiste le syndicat.

Des listes dans 17 départements

Si le Modef est présent dans 45 départements au niveau national, il ne se présente que dans 17 aux élections chambres d’agriculture. Pour Pierre Thomas, la difficulté à clôturer des listes s’explique en partie par la peur de répression de la part du syndicat majoritaire. « C’est un problème démocratique important », insiste-t-il.

Pour autant, le Modef se présente en Aveyron, dans les Hautes-Alpes, en Charente, Charente-Maritime, Corrèze, Creuse, dans le Gard, le Gers, l’Hérault, les Landes (liste d’union avec la Confédération Paysanne), le Lot-et-Garonne, la Lozère, le Puy-de-Dôme, le Vaucluse, la Guyane, la Guadeloupe et Mayotte. Dans ces trois derniers départements, le syndicat espère d’ailleurs, pourquoi pas, gagner la chambre d’agriculture (à noter qu’en raison des dégâts causés par le cyclone Chido à Mayotte, les élections professionnelles devraient être reportées).

« On ne va pas renverser la table », explique Pierre Thomas, mais « on a notre rôle à jouer pour faire en sorte qu’on ait une production agricole nombreuse, de qualité, et qui puisse apporter sa part dans la vie de la nation », ajoute-t-il.

Le syndicat regrette cependant un manque de clarté et de démocratie, et une proportionnelle insuffisante dans le cadre de ces élections professionnelles. « On avait demandé à diminuer le nombre de collèges, à abaisser la représentativité qui est de 10 % en agriculture, alors qu’elle est à 8 ou 5 % dans les autres secteurs, et à avoir moins de candidats par liste étant donné que le nombre d’agriculteurs diminue », explique Frédéric Mazer, co-président du Modef.

Ce dernier alerte également sur des difficultés de distribution du matériel de vote dans plusieurs départements, notamment le Gard, où les électeurs risquent de ne pas recevoir le matériel avant le 27 janvier alors que la fin du vote est prévue le 31 janvier.