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Levée de fonds de 16 M€

Toopi Organics veut accélérer le développement des biostimulants urino-sourcés


TNC le 12/09/2023 à 14:22
LactopiStart-scaled-1

Lactopi Start est le premier biostimulant urino-sourcé lancé par la start-up Toopi Organics.

Toopi Organics vient d'annoncer avoir sécurisé 16 millions d'euros pour financer son déploiement industriel et commercial en France et en Belgique. La start-up entend ainsi collecter et transformer plus de 2 millions de litres d’urine en Europe en 2027 en vue d'une valorisation agricole, et devenir le leader européen des biostimulants urino-sourcés.

Toopi Organics officialise, ce 12 septembre 2023, « la clôture d’une série A de 11 millions d’euros menée par le fonds VisVires NewProtein. Elle compte à présent à son capital 7 fonds à impact, dont 6 sont établis en France et en Belgique. Ce tour de table est complété de près de 5 millions d’euros de fonds non-dilutifs obtenus auprès de l’Agence française de la transition écologique (Ademe) et de Bpifrance », précise la start-up. 

« L’ensemble de ces financements va constituer un levier essentiel pour mobiliser de la dette bancaire dans les mois à venir. Ces fonds vont permettre à Toopi Organics d’étendre son réseau de collecte d’urine humaine, de développer trois nouveaux biostimulants urino-sourcés, et de construire deux usines de transformation d’une capacité d’1 million de litres par an chacune, implantées en France et en Belgique. »

Lactopi Start, premier produit de la gamme

Un pilote industriel de 600 m², lancé en 2022, a permis de démarrer la commercialisation du premier produit de la gamme : le ​​​​Lactopi Start. « Il a reçu le feu vert des autorités réglementaires et est désormais utilisable en agriculture biologique », indique Alexandra Carpentier, directrice gesénérale de Toopi Organics. Ce biostimulant issu de la fermentation de l’urine humaine favorise «  l’assimilation du phosphore présent dans le sol. D’après les essais réalisés, il permet de réduire la consommation d’engrais phosphatés jusqu’à 50 % sans perte de rendement. Ce produit est à diluer et à appliquer au sol, au semis, à la plantation ou au pied pour les cultures pérennes ». 

« La commercialisation a commencé cette année en Belgique via la coopérative agricole Scam (Société coopérative agricole de la Meuse). Les relevés réalisés cet été chez les agriculteurs sur maïs et betteraves sont très prometteurs, et une nouvelle commande vient d’être livrée. C’est de très bon augure pour la commercialisation en France, que nous venons d’amorcer avec le distributeur Qualifert », ajoute Alexandra Carpentier. ​​​​​​

Agriculteur en Belgique, Etienne Allard a testé l’application de Lactopi Start sur son exploitation : il observe « un taux de mycorhization supérieur pour les parcelles concernées, tant en maïs que pour les pommes de terre. La mycorhization, c’est ce qui favorise les échanges entre les racines et le sol, indique l’agriculteur. Dans les périodes de sécheresse, les plantes peuvent ainsi aller chercher plus facilement l’eau et les nutriments dont elles ont besoin dans le sol ». Il témoigne également d’une augmentation des populations de vers de terre dans ses sols. 

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Plus de 600 000 ha couverts en Europe en 2027

Bénéficiant d’autorisations de mise sur le marché dans quatre autres pays européens (Grèce, Espagne, Italie et Portugal), Toopi Organics vise « la collecte et la transformation de plus de 2 millions de litres d’urine en Europe en 2027, évitant ainsi de souiller plus de 24 millions de litres d’eau potable aux toilettes ». L’objectif est alors de déployer une gamme de biostimulants urino-sourcés sur plus de 600 000 ha en Europe. 

« Il y a quatre ans, arrêter d’uriner dans l’eau potable et considérer l’urine comme une ressource naturelle renouvelable étaient des idées minoritaires, qui faisaient sourire. Depuis, un consensus scientifique a émergé sur l’intérêt de la collecte séparative de l’urine, souligne Michael Roes, co-fondateur et président de Toopi Organics. Il y a eu la guerre en Ukraine, qui a provoqué des pénuries d’engrais inédites en 2022, avec des augmentations de prix jusqu’à 300 %. Et la sécheresse bien sûr, avec des restrictions d’eau dès le mois de mars en France cette année. Avec notre technologie pour l’hygiénisation et la fermentation de l’urine humaine, nous apportons enfin un modèle économique viable pour la valorisation agricole de l’urine. Avec l’appui de ce consortium d’investisseurs, qui s’est ouvert à l’international avec VisVires New Protein et les belges Edaphon et Noshaq, notre ambition est d’aller vite et loin, en Europe et ailleurs. »

Concernant la collecte d’urine, Toopi Organics travaille depuis un peu plus de trois ans à structurer un réseau et s’est notamment rapproché de grands acteurs comme Vinci Autoroutes, le Futuroscope et WC Loc pour les festivals de musique…