Un « coup de force » à Rungis n’est pas une bonne idée, selon Arnaud Rousseau
AFP le 30/01/2024 à 10:55
Le président du syndicat agricole majoritaire Arnaud Rousseau a estimé mardi que d'aller « faire le coup de force à Rungis », poumon alimentaire de Paris, n'était « pas une bonne idée », se démarquant vivement de la Coordination rurale.
« Notre objectif, ce n’est pas d’affamer les Français, on veut les nourrir. Et donc ceux de nos compétiteurs syndicaux qui veulent aller à Rungis pour faire le coup de force, nous, on a dit depuis le début que ce n’était pas une bonne idée », a déclaré le président de la puissante Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) sur Europe 1. « Je rappelle la nécessité du calme, de la non-violence », a-t-il dit.
Mardi matin, un convoi de quelque 200 tracteurs de la Coordination rurale (CR) se dirigeant vers Rungis, au sud de Paris, a été brièvement bloqué sur l’A20 par les gendarmes à hauteur de Bessines-sur-Gartempe (Haute-Vienne).
Le président de la CR dans le département Thomas Hégarty a déclaré qu’une partie du convoi avait « défoncé les barrières de sécurité pour rejoindre l’ancienne nationale qui longe l’A20 ».
La FNSEA a opté pour une stratégie différente, consistant à encercler Paris, en bloquant la circulation sur les grands axes à plusieurs dizaines de kilomètres de la ville. « La détermination est totale », a affirmé Arnaud Rousseau, mais « il faut le faire dans l’ordre, il faut le faire dans la rigueur, et il faut le faire dans l’échange, c’est ce que l’on a fait hier à Matignon », lors d’une réunion de plus de trois heures avec le Premier ministre Gabriel Attal.
« On a compris qu’on était soutenu par les Français. Mais les Français, ils n’attendent pas de nous qu’on casse tout. Ils attendent de nous qu’on puisse rentrer dans nos exploitations pour continuer à les nourrir. Je sais que ce qu’il se passe en Ile-de-France peut aussi causer quelques troubles », a-t-il ajouté.