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Un rebond limité et contrasté des surfaces de céréales d’hiver


TNC le 11/02/2025 à 16:35
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Agreste livre ses prévisions de surfaces pour la récolte 2025, avec les données disponibles au 1er février. (© Stéphane Leitenberger/Adobe Stock)

Agreste vient de mettre à jour ses prévisions de surfaces pour la récolte 2025. Estimée à 6,35 Mha, la sole de céréales d’hiver est en hausse par rapport à la campagne passée (+ 7,2 %), sauf pour le blé dur et l’orge. Celle de colza baisse également, de 4,1 % sur un an, mais reste au-dessus de la moyenne quinquennale 2020-24.

« Au 1er février 2025, les surfaces de céréales d’hiver pour la campagne 2025 sont en hausse de 7,2 % sur un an, favorisées par de meilleures conditions de semis que lors de la campagne précédente. Cependant, la saturation en eau des sols dans certains territoires (notamment Bretagne, Normandie, Champagne, Centre-Val de Loire) pourrait affecter les rendements futurs ou nécessiter de re-semer au printemps (des orges ou des oléo-protéagineux) », indique Agreste dans sa dernière note de conjoncture grandes cultures.

Avec les données disponibles au 1er février, la sole de blé tendre d’hiver est évaluée à 4,57 Mha, soit « un rebond de 10 % par rapport au point bas de 2024, mais ce niveau reste en retrait au regard des surfaces cultivées ces trente dernières années. La hausse des surfaces est plus marquée dans les départements où les surfaces avaient le plus baissé l’an dernier. Elle est particulièrement forte dans l’Ouest du pays : + 34 % en Nouvelle-Aquitaine, + 22 % en Midi-Pyrénées et + 18 % en Poitou-Charentes (après respectivement – 27 %, – 21 % et – 23 % en 2024). En revanche, en Centre-Val de Loire, la superficie emblavée en 2025 serait quasiment stable sur un an, certaines parcelles gorgées d’eau restant impraticables ou non récoltées de la campagne précédente », précise le service statistique ministère de l’agriculture.

Baisse des surfaces pour le blé dur et l’orge

Les surfaces semées de blé dur d’hiver, estimées à un peu moins de 0,2 Mha, diminueraient pour la quatrième année consécutive (- 5,7 % sur un an) pour atteindre leur plus bas niveau depuis trente ans. Les principaux départements producteurs sont concernés, et « particulièrement ceux de Midi-Pyrénées (- 21 %) ou du Centre-Val de Loire (- 9 %). À l’inverse de la tendance nationale, la superficie emblavée augmenterait dans les Pays de la Loire (+ 12 %) et en Poitou-Charentes (+ 9 %) ».

En ce qui concerne l’orge d’hiver, la superficie nationale serait en baisse de 2,1 % sur un an, à 1,21 Mha. « L’emblavement de certaines parcelles a pu être repoussé au printemps. Les surfaces évoluent de façon très diverse selon les secteurs : en baisse de 9 % sur un an dans le Grand Est, elles rebondissent de + 14 % dans les Pays de la Loire et en Nouvelle-Aquitaine après leur chute en 2024 (respectivement – 21 % et – 26 %) ».

Pour rappel : dans les données Agreste, l’orge semée avant le 1er février est considérée comme une orge d’hiver et celle semée à partir de cette date comme une orge de printemps. De fait, les orges de printemps semées à l’automne sont comptabilisées comme des orges d’hiver.

« En 2025, les cultures de triticale totaliseraient 0,29 Mha, en hausse de 14,5 % sur un an, mais en retrait de 4,0 % par rapport à la moyenne 2020-24. »

Le recul de la sole de colza se poursuit

La sole de colza d’hiver est estimée à 1,27 Mha (contre 1,33 Mha en décembre dernier). Elle diminue de 4,1 % par rapport à 2024 mais reste 6,2 % au-dessus de la moyenne 2020-2024. La baisse toucherait plus particulièrement les régions déjà concernées par le recul de 2024 : les Hauts-de-France (- 20 %), la Bretagne (- 18 %) et les Pays de la Loire (- 15 %). A contrario, la sole augmenterait fortement sur un an en Bourgogne (+ 14 %), en Midi-Pyrénées (+ 10 %) et dans une moindre mesure dans le Grand Est (+ 4 %).