Une convention pour faciliter le recrutement de saisonniers marocains en France
AFP le 07/07/2023 à 11:50
Le premier syndicat agricole français FNSEA, l'office français de l'immigration et l'agence marocaine de l'emploi ont signé une convention pour « faciliter le recrutement de travailleurs saisonniers agricoles marocains » par des exploitants français, a annoncé vendredi la FNSEA.
« Cette démarche s’inscrit dans la volonté de répondre aux besoins des agriculteurs qui font actuellement face à un manque de candidats, notamment pour les travaux saisonniers, remettant en question certaines récoltes », indique le syndicat majoritaire dans un communiqué. La convention a été signée avec l’Office français de l’immigration et de l’intégration Ofii et l’établissement public marocain chargé de l’emploi Anapec.
La FNSEA dit ainsi vouloir poser « les fondations d’une démarche vertueuse et responsable dont l’enjeu est clair : proposer aux agriculteurs un process de recrutement collectif et sécurisé, tout en garantissant aux salariés une introduction, une intégration et un retour dans leurs pays dans un cadre organisé et respectueux ».
« C’est un bel exemple d’immigration circulaire, avec des travailleurs qu’on achemine grâce à des titres de séjour temporaires, en fonction du calendrier de production agricole », s’est félicité auprès de l’AFP le directeur général de l’Ofii, le préfet Didier Leschi.
Si la convention cadre, consultée par l’AFP et datée du 27 juin, n’engage à aucun objectif chiffré, elle s’inscrit dans une « explosion » du recours aux saisonniers marocains ces dernières années, a souligné Didier Leschi : 15 700 saisonniers du Maroc venus travailler en France en 2022, plus de 10 000 en 2021, 6 300 en 2018.
« On en fait venir en permanence », résume le patron de l’Ofii, qui organise également la venue de travailleurs en provenance de Tunisie et de Turquie, mais de manière « plus limitée ».
Les travailleurs saisonniers étrangers, revenus en nombre depuis la levée des restrictions liées au Covid-19, sont un rouage indispensable de l’agriculture française.
Dans les entreprises agricoles, cette force de travail s’est rendue si incontournable, au fil des ans, que les employeurs ont demandé aux autorités françaises d’organiser des ponts aériens exceptionnels au plus fort de la pandémie, pour acheminer des bras alors que les liaisons aériennes étaient à l’arrêt.
L’Ofii avait ainsi fait venir 900 travailleurs marocains en octobre 2020 pour « sauver les récoltes » de clémentines corses. Ou encore 300 autres en décembre de la même année vers les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse pour travailler dans le maraîchage et l’horticulture.