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Se reconvertir hors de l'agriculture 1/2

Une décision pas seulement liée à des soucis économiques


TNC le 08/09/2021 à 11:40
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Chaque année, 10 000 agriculteurs cessent leur activité avant la retraite, que ce soit par contrainte ou volontairement. À l'origine de cette décision, souvent difficile à prendre : des problèmes économiques certes, mais de plus en plus d'autres facteurs.

Prix et revenu agricoles qui baissent et, à l’inverse, charge de travail et contraintes environnementales, administratives, sociétales qui augmentent : si ce contexte démotive certains agriculteurs, beaucoup se refusent à abandonner leur vocation depuis toujours. Le projet de toute une vie, et souvent un patrimoine transmis de générations en générations, dans lequel ils ont investi beaucoup de temps et d’argent. 

Or pourquoi, dans le monde agricole, ne pourrait-on pas se reconvertir comme dans d’autres secteurs ? Que ce soit à cause de problèmes, financiers ou autres, ou par simple envie de changer d’horizon. Les raisons, qui poussent les agriculteurs à changer de métier, ne sont plus les mêmes qu’avant, constate Christian Barbier, chef du service économie des entreprises à la chambre d’agriculture de Bretagne.

Des raisons de plus en plus variées

« Lors des formations « Continuer ou se reconvertir » que nous organisons sur trois jours en partenariat avec les MSA bretonnes (2/an dans chaque département), nous observons un changement de profil des stagiaires. Il y a quelques années, ils venaient avant tout parce qu’ils rencontraient des difficultés financières sur leurs exploitations, des cessations de paiement notamment. Aujourd’hui, les motifs sont de plus en plus variés : soucis de santé pour 20 % des participants, familiaux pour 20 % également, d’entente entre associés pour 10 %, et économiques pour 20 % seulement, d’après une enquête réalisée l’année dernière. »

Un phénomène, qui ne s’amplifient pas malgré la crise agricole, mais devient multifactoriel (soucis économiques, de santé, familiaux, d’entente entre associés…).

Ainsi, selon Christian Barbier, le phénomène ne s’amplifie pas malgré la crise agricole qui perdure mais il devient multifactoriel. Les deux indicateurs qui permettent de l’évaluer restent en effet stables :

  • le nombre d’exploitants agricoles bénéficiaires de l’aide à la reconversion professionnelle (ARP) de l’État (créé par le Ministère de l’agriculture, Vivea et Pôle Emploi, NDLR), octroyée dans tous les secteurs économiques,
  • et celui des cessations d’activité anticipées fournis par la Mutualité sociale agricole.

« En Bretagne, le premier chiffre ne dépasse pas une centaine par an et le second a évolué de – 1,5 % sur les 10 dernières années. »