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Analyse des marchés financiers au 5 mai

Une dynamique de baisse des marchés désormais contenue


Crédit Mutuel Asset Management le 06/05/2020 à 15:16
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(©Pixabay)

Il y a maintenant plus de trois mois que l’épidémie de Covid-19 a commencé d’attirer l’attention du monde entier. Les différentes mesures annoncées par les banques centrales et les politiques budgétaires des autorités ont eu pour effet de limiter la dynamique de baisse des marchés. L'analyse de Crédit Mutuel Asset Management.

Un rebond spectaculaire des marchés au mois d’avril

Alors que la crise du Covid-19 avait entraîné une dislocation brutale des classes d’actifs en mars, les marchés boursiers ont connu un rebond spectaculaire au mois d’avril. C’est d’ailleurs le meilleur mois depuis la crise de 2008 !

Porté par un grand nombre de mesures de soutien mise en place par les gouvernements et les banques centrales, les investisseurs ont donc acheté un « espoir », celui de la baisse du nombre de personne contaminée, oubliant parfois la réalité économique à laquelle sont confrontées nos entreprises. En effet, nombreuses sont celles qui annoncent leurs résultats du 1er trimestre 2020 en cette période, indiquant des difficultés à atteindre leurs objectifs et à donner de la visibilité à leur activité. A cela s’ajoute un environnement macroéconomique morose où l’ensemble des indicateurs publiés apparaissent médiocres : croissance, consommation, dépenses, investissement … et chômage…sont à la peine.

Dans ce contexte et au regard de la hausse récente des marchés, il semble trop tôt pour remettre en place des stratégies plus offensives sur les actifs risqués. Crédit Mutuel Asset Management continue ainsi à privilégier les thèmes défensifs, la diversification et la liquidité dans ses gammes de produits.

La reprise attendue sera certainement moins vigoureuse et plus graduelle qu’anticipée en début de crise.

Des marchés qui restent soumis à d’importantes incertitudes et variations

Les marchés actions semblent arriver à un point d’intersection où seule une bonne nouvelle sanitaire pourrait permettre de progresser vers de nouveaux paliers sans que cela inquiète.

La seule certitude reste aujourd’hui la force d’intervention des banques centrales, sur un schéma déjà bien établi mais étendu dans des proportions jamais connues (PPEP, TLTRO etc.).

Pour les incertitudes, les tensions politiques persistent, que ce soit entre la Chine et les USA comme en témoigne l’évolution baissière du Renminbi ou la division au sein de l’Europe très marquée Nord/ Sud quand il s’agit de concrétiser des aides. Comme le rappelle la Banque de France, au milieu de tout cela, toutes les deux semaines de confinement la France perd 1.5% de croissance. Le temps confiné est coûteux et pèsera demain par le service de la dette excédentaire accumulée.

En pleine période de publications de résultats, les gérants actions font face à des managements des sociétés qui arrêtent de se projeter dans le futur mais poursuivent un niveau d’information le plus précis possible compte tenu des éléments à disposition. L’information n’est pas tarie et tend même à s’accélérer : les déplacements bannis favorisant l’enchaînement des conférences.

Les marchés restent soumis à des variations importantes, globalement, mais qui reflètent peu les arbitrages entre secteurs ou types de valeurs qui sont parfois spectaculaires. Si la pharmacie a été un grand gagnant, les phases de rebond rapide favorables aux financières et aux cycliques pénalisent le secteur, comme la semaine dernière. Il convient de ne pas interpréter cela comme un signal de désaffection en termes stratégique. Sur un autre registre, il se peut que les banques, acteurs essentiels de la survie des entreprises dans cette phase, présentent un profil intéressant malgré des politiques de provisions agressives qui impactent mécaniquement leurs résultats trimestriels.

Les arbitrages se nouent et se dénouent dans un cadre d’une volatilité supérieure à 30%, donc avec de fortes amplitudes. Le filtrage du signal de court terme prend tout son sens dans cette période. Les convictions et la discipline des gérants dans la construction des portefeuilles, autour de la hiérarchie des risques pris, permet de renforcer les stratégies spécifiques des fonds. Les actifs actions ont une durée de placement recommandée qui s’inscrit à juste titre dans le long terme.

Une réorientation des capitaux

Il y a maintenant plus de trois mois que l’épidémie de coronavirus a commencé d’attirer l’attention du monde entier. L’arrivée du virus en Europe puis aux Etats-Unis et les mesures de confinement pour limiter la crise sanitaire ont provoqué une augmentation de la volatilité sur les marchés d’actions.

Crédit Mutuel Asset Management a réduit début mars les sociétés particulièrement impactées par la situation sanitaire, dont les perspectives de sortie de crise semblent les plus lointaines. Il a réutilisé ces capitaux, en profitant de points d’entrée intéressants, sur les entreprises portées par les tendances de long terme suivantes, présentes de longue date dans les fonds :

  • Les secteurs liés à l’économie durable et à la transition énergétique ;
  • Le secteur de la santé, qui est en pointe dans la lutte contre cette épidémie ;
  • Les secteurs liés au bien-être et à une amélioration progressive de la consommation en Asie ;
  • Les secteurs liés à l’innovation et aux nouvelles technologies ;

Il a ajouté un nouvel axe d’investissement : l’immobilier résidentiel allemand qui offre des cash-flows solides et visibles. Cette classe d’actif est soutenue par le contexte de taux longs bas en Allemagne.  

En pleine saison des résultats du premier trimestre, c’est l’occasion d’analyser plus finement les perspectives à court et moyen terme des sociétés. Par ailleurs, une mobilisation internationale des scientifiques et des équipes de recherche est en cours. Et de nombreux résultats d’essais cliniques de traitement contre le virus Covid-19 sont attendus ces prochaines semaines : Chloroquine, Kevzara/Sanofi, Actemra /Roche…

A ce stade, sont privilégiées les entreprises de qualité avec un bilan solide, dont le modèle économique est résilient.

Une stabilisation des taux sur les marchés obligataires

Les marchés de taux ont continué à se stabiliser au mois d’avril, portés par une régression de l’épidémie, les perspectives de déconfinements progressifs, la poursuite des mesures de soutiens budgétaires et des politiques monétaires toujours très accommodantes.

Les taux longs se sont légèrement repliés en avril. Le taux 10 ans allemand a baissé de 0.10% et a terminé le mois à -0.59%.

Les émetteurs privés, tant corporates que financiers ont continué à emprunter massivement sur les marchés obligataires. Les volumes d’émission de dettes privées ont ainsi atteint 80 milliards d’euros en avril. Les conditions de refinancement des émetteurs ont continué à s’améliorer tout au long du mois. Les primes de risque ont en effet retracé entre un tiers et la moitié de l’écartement depuis le pic atteint fin mars. La liquidité a également continué à augmenter.

Les primes de risque des émetteurs périphériques sont quant à elles restées volatiles. L’agence de notation S&P a rassuré les marchés en maintenant la notation BBB de l’Italie, tandis que l’agence Fitch a pour sa part dégradée de manière inattendue la note du pays à BBB- en fin de mois. Cette mauvaise nouvelle n’a cependant eu qu’un impact limité sur les primes de risque italiennes.

En termes de politique de gestion, Crédit Mutuel Asset Management maintient son allocation géographique avec une légère préférence pour les pays périphériques. Sur le crédit, il a continué à augmenter légèrement son exposition sur les émetteurs privés aux bilans solides et opérant sur des secteurs moins impactés par l’épidémie.

« Les informations contenues dans le présent article sont fournies à titre indicatif, ne valent que pour le moment où elles ont été données et ne constituent ni des conseils juridiques et fiscaux, ni une sollicitation ou recommandation à l’investissement. La référence à certaines valeurs est donnée à titre d’illustration, elle n’a pas pour objectif de promouvoir l’investissement en direct dans ces instruments.
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