Une progression de la collecte stoppée par l’incendie de Lubrizol
TNC le 24/10/2019 à 14:04
Selon Benoît Rouyer, économiste au Cniel, le marché des produits laitiers industriels est plutôt contrasté. La production laitière européenne continue d'être stable, tandis que la collecte française s'affiche en baisse, impactée par les événements survenus à l'usine de Lubrizol. Le prix standard du lait de vache conventionnel s’élevait à 344 € les 1 000 l en août 2019, en hausse comparé à l'année passée.
« Le marché des produits laitiers industriels présente actuellement un bilan contrasté entre le beurre et la poudre de lait écrémé », a expliqué Benoît Rouyer, économiste au Cniel, dans sa note de conjoncture laitière mensuelle du 22 octobre 2019. Le prix du beurre diminue depuis plus d’un an et se situe actuellement autour de 3 750 €/t, « ce qui correspond au niveau moyen enregistré au cours des 10 dernières années », fait-il remarquer. Quant au prix de la poudre de lait écrémé, il poursuit sa hausse entamée depuis le printemps 2018 et « se situe aujourd’hui 650 € au-dessus du seuil d’intervention ».
344 € les 1 000 L en août 2019
Le prix standard du lait de vache conventionnel était de 344 € les 1 000 l au mois d’août 2019, indiquait FranceAgriMer dans son enquête mensuelle laitière. Il se situe 10 € au-dessus du niveau de l’année dernière.
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Toujours un manque de dynamisme pour la production mondiale
La production laitière ne change pas d’orientation par rapport au mois dernier et continue d’être peu dynamique dans les grands bassins exportateurs mondiaux. « Sur les huit premiers mois de l’année 2019, elle est quasiment stable au sein de l’Union européenne, aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande ».
L’incendie de Lubrizol a impacté près de 500 exploitations laitières
À partir du mois d’août 2019, la production laitière en France s’était quelque peu redressée mais l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen a mis fin à la tendance au cours de la première semaine du mois d’octobre. « Pendant un peu plus de deux semaines, la collecte de 500 exploitations laitières a été en effet arrêtée.
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Le sondage hebdomadaire de FranceAgriMer montre ainsi une diminution de 5 % de la collecte en Normandie et de 6 % dans les Hauts-de-France sur la semaine allant du 30 septembre au 6 octobre », explique l’économiste.
Les prix à la consommation pour les ménages en France ont poursuivi leur tendance de ces derniers mois et ont progressé pour l’ensemble des produits laitiers, bien que les évolutions continuent d’être contrastées selon les familles de produits. C’est une fois de plus le prix du beurre qui a le plus augmenté, avec une hausse de 30 % depuis le début de l’année 2017, avec « une progression au cours des 12 derniers mois, entre le mois d‘août 2018 et le mois d’août 2019 qui atteint 6 % », d’après l’interprofession. La progression est plus modérée pour les yaourts et les fromages, avec une hausse de 3 à 4 %. Quant au lait liquide, son prix a seulement augmenté de 1 %.
« Les fondamentaux en termes d’offre et de demande sont plutôt bien orientés et le manque de dynamisme de la production laitière dans les principaux bassins exportateurs mondiaux devraient soutenir les cours dans les prochains mois », explique Benoît Rouyer, bien que les variations attendues resteront probablement assez mesurées. « Le Brexit et la guerre commerciale entre la Chine et les États-unis continuent d’entretenir un climat d’incertitudes qui pèse sur les marchés. »