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Vers une baisse marquée des exports ukrainiens en 2024/25


TNC le 24/12/2024 à 10:00
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De 29,7 Mt la campagne dernière, les exports ukrainiens de maïs passeraient à 20,4 Mt sur 2024/25. (© JJ Gouin, AdobeStock)

Les exportations ukrainiennes de céréales sont annoncées en recul sur la campagne de commercialisation 2024/25. Pour autant, le pays reste en première partie de campagne la principale source d’importations de l’Union européenne.

Les exportations de céréales ukrainiennes s’annoncent en nette baisse cette campagne : selon les dernières prévisions d’UkrAgroConsult, elles n’atteindraient que 16,2 Mt pour le blé et 20,4 Mt pour le maïs, contre respectivement 18,3 Mt et 29,7 Mt sur la campagne 2023/24.

Ceci s’explique par une baisse de production marquée, surtout en maïs : la récolte n’a atteint que 26 Mt en 2024 contre 31 Mt en 2023 et jusqu’à 35 voire 40 Mt avant la guerre. C’est la plus faible récolte depuis 2017.

La cause de ce repli : la vague de chaleur qui a écrasé le pays au mois de juillet. La production de blé tournerait de son côté autour de 21,6 Mt (22,2 Mt en 2023).

« Sur les mois de septembre à novembre, les principales destinations des exports ukrainiens de maïs sont la Turquie (1 Mt), l’Italie (947 000 t), l’Espagne (860 000 t), les Pays-Bas (477 000 t) et la Corée du sud (244 000 t) », précise Julie Garet, cheffe de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer.

L’Ukraine demeure de fait la première source d’importations de céréales des pays de l’Union européenne. Au 17 décembre, 67 % des imports de blé tendre de l’UE (soit 2,9 Mt), 53 % de ses imports de maïs (4,9 Mt) et 54 % de ses imports d’orges (360 000 t) étaient d’origine ukrainienne.

« La rapide avancée des moissons ukrainiennes de maïs cette année a permis au pays d’enregistrer un début de campagne commerciale particulièrement dynamique malgré une récolte en net retrait par rapport à l’an dernier » — Marius Garrigue, spécialiste des marchés agricoles

Cette part est en hausse pour les trois céréales en comparaison avec la campagne 2023/24 à la même période. « 70 % du blé ukrainien (importé par l’UE) va en Espagne, le maïs va surtout en Espagne et aux Pays-Bas », note Clémence Lenoir, chargée d’études économiques sur les grandes cultures à FranceAgriMer.

En septembre et en octobre, les importations de blé tendre ukrainien par l’UE ont dépassé les 700 000. C’est plus du double de leur niveau d’août. (© FranceAgriMer, données Eurostat/Comext)

« L’Ukraine a mis en place un régime de soutien à l’exportation depuis le 1er décembre, mais on reste avec un système de licence avec les pays frontaliers de la zone UE », reprend Julie Garet.

Ce régime de soutien « prévoirait des prix minimum à l’exportation fixés chaque mois, le renforcement des échanges électroniques entre la banque nationale d’Ukraine, le service fiscal d’Etat et les douanes pour améliorer les procédures de remboursement de la TVA à l’exportation ».

Les exportateurs devront par ailleurs « enregistrer leurs données dans le registre unifié des factures fiscales, étape obligatoire pour la déclaration en douane des exportations de grains ».

Julie Garet souligne aussi les incertitudes qui pèsent sur ce qui va se passer dans les semaines et mois qui viennent concernant le transit par la Roumanie des céréales venues d’Ukraine.

D’abord pour des raisons politiques : « le candidat arrivé en tête aux élections présidentielles avait déclaré que s’il était élu, il empêcherait toute exportation en provenance d’Ukraine via la Roumanie, mais son élection a été invalidée » fin novembre, en raison d’une possible campagne d’influence et de désinformation sur le réseau social TikTok lancée par la Russie, en faveur de ce candidat pro-russe.

L’autre incertitude quant au passage de céréales ukrainiennes par la Roumanie, c’est que « le transit via le port de Constanța serait en baisse depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois parce que le trafic reprend côté Odessa ».