Vif échange entre le ministre de l’agriculture et la Confédération paysanne
AFP le 10/09/2019 à 15:09
Le ministre de l'agriculture Didier Guillaume et le syndicat agricole Confédération paysanne ont eu un vif échange sur les accords commerciaux internationaux, à l'occasion de l'ouverture mardi du Space, le salon international de l'élevage de Rennes.
« Nous pensons que le Ceta n’est pas un handicap pour l’agriculture française. Nous sommes fiers de mener la transition agro-écologique », a affirmé le ministre qui a croisé la manifestation de la Confédération paysanne contre les accords de libre échange qui occupait le stand du ministère.
#SPACE2019 : échanges sur le #CETA entre @NicolasGirod3, porte-parole national de la @ConfPaysanne et @dguillaume26 le Ministre de l’agriculture sur le stand du ministère. pic.twitter.com/gj12NepjOp
— Conf’ Paysanne (@ConfPaysanne) September 10, 2019
« Le Ceta, et tous les accords de libre échange, sont néfastes aux paysans. Ceta paysans sacrifiés, Ceta climat détraqué », a dénoncé le porte-parole de la Confédération paysanne Nicolas Girod face au ministre.
« L’État français est pour la mise en place d’accords de libre échange (….) La seule différence qu’il y ait, c’est qu’on ne peut pas continuer à avoir des accords basés sur des sujets qui datent de 20 ou 30 ans », lui a répondu le ministre. « Ma position est claire, je pense que l’agriculture ne peut pas être mise dans les échanges commerciaux au même titre que les autres produits. Je refuse qu’on échange de l’agriculture et de l’alimentation contre des voitures ou contre des fusées », a-t-il toutefois indiqué. Mais selon lui, les échanges commerciaux ne se valent pas tous.
Il a rappelé que le président Emmanuel Macron va s’opposer à l’accord du Mercosur, mais qu’il a défendu le Ceta.
« Pourquoi l’Assemblée nationale a approuvé le Ceta ? Parce que nous pensons qu’il n’y a pas le danger que vous évoquez dans l’échange » avec le Canada, a assuré Didier Guillaume. « Il n’est pas encore approuvé par la France, mais ça fait deux ans qu’il est mis en place et je peux vous dire que vins, spiritueux, AOP et IG pour les laits et les fromages, ils sont hyper contents parce qu’ils ont beaucoup vendu. On a atteint nos quotas », selon lui.
Et, sur le Ceta, le problème c’est par rapport à la viande bovine et aux OGM, aux hormones, en deux ans « on a importé seulement 12 tonnes de viande bovine canadienne sur les 1,5 million (de tonnes) maximum » qu’on peut importer, a ajouté le ministre.
Le traité de libre-échange entre l’Europe et le Canada, entré pour partie en vigueur de manière provisoire le 21 septembre 2017, a supprimé les droits de douane sur 98 % des produits échangés entre les deux zones. Pour les vins et spiritueux français, la progression des exportations vers le Canada s’est élevée à 4 % en volume et 6 % en valeur entre octobre 2017 et juin 2019, a indiqué début septembre la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).